Le DG de l'ETUB contre attaque!

Partager

L'Entreprise publique de transport urbain de Bouira (ETUB) a connu un début d'année particulièrement mouvementé.

Des travailleurs, qui se mettent en grève et dénoncent la  » tyrannie » de leur directeur, puis quelques jours plus tard, se retrouvent à la porte par une décision de justice. Ensuite, une  » commission » composée d’un seul inspecteur du ministère a été dépêchée sur place, afin de remettre de l’ordre dans cette entreprise, sans grand succès. Bref, une véritable cacophonie. Au cœur de cette affaire, il y a le directeur de l’ETUB, M. Zouridi Hcene, qui a, tout au long de ce feuilleton, observé une certaine réserve en refusant de s’exprimer sur les griefs de ses désormais ex-employés. Mais ce responsable a visiblement changé de stratégie de communication, en optant pour l’attaque. Ainsi, M. Zouridi s’est déplacé en compagnie de son chef de parc, à notre bureau, afin de s’expliquer sur certains points. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce directeur ne mâche pas ses mots en parlant des employés licenciés.  » Ce sont des gens qui nuisent à l’entreprise et à son image », a-t-il lâché d’emblée. Par la suite, notre interlocuteur étayera ses propos en accusant certains de ses ex-travailleurs d’avoir  » piqués dans la caisse ».  » Certains se servaient allègrement dans les caisses de l’entreprise. Quand on les a pris la main dans le sac, on les a traduits en conseil de discipline », a-t-il déclaré avant d’ajouter: » J’ai les preuves de ce que j’avance et je défie quiconque de dire le contraire ». Interrogé sur ses « méthodes » assez controversées chez les travailleurs grévistes, notre vis-à-vis affichera un grand sourire avant de souligner que ces travailleurs « avaient pris de mauvaises habitudes! Et moi, en appliquant la réglementation et veillant au bon fonctionnement de l’entreprise, j’ai sonné la fin de la recréation ». Questionné à propos des pauses déjeuner qui n’auraient pas été respectées, M. Zouridi répondra : » Dans une entreprises qui se respecte, une pause déjeuner se fait en une demi-heure et non en deux voire trois heures mais dans le planning de la journée cette pause est prévue et respectée par tous ». Dans la foulée, ce responsable n’a pas manqué d’évoquer  » l’amateurisme et le manque de sérieux » de certains travailleurs licenciés.  » Ils prenaient les bus pour des jouets! Aucun entretien, de la saleté un peu partout dans les bus, un style vestimentaire négligé et surtout un langage avec les usagers qui dépasse tout entendement. C’est trop! », dit-il. À une question relative à une hypothétique réintégration desdits travailleurs, notre interlocuteur a été catégorique:  » Non! Il n’en est pas question. Ces gens ont fait trop de mal à l’entreprise. Il était grand temps de mettre un terme à cette débandade ». Poursuivant sur sa lancée, ce DG accablera ses ex-employés : » Figurez-vous que nos bus ont accumulé plus de 100 heures de retards par mois. Pis encore, quand ces gens étaient en poste, on avait une recette de 6 000da/J, depuis leur départ, on atteint quasi quotidiennement les 18.000 da! Je peux fournir des preuves qui prouveront mes dires, si besoin est ». Abordant le  » fond » du problème, à savoir son départ de l’entreprise, M. Zouridi dira : » L’ex-ministre des Transports, Amar Tou, m’a désigné pour une tâche bien précise, à savoir redresser la barre de l’ETUB. Chose que je m’attelle de faire au quotidien. Et puis, à vrai dire, je n’en veux pas à ces personnes de vouloir ma peau, car au fond de moi-même, je sais pertinemment qu’ils sont manipulés ». A la question manipulés par qui et à quelles fins, notre interlocuteur a botté en touche, en signalant simplement que : » toute cette histoire n’est pas fortuite et que des gens sont derrière ». A la fin, M. Zouridi nous a remis un document dans lequel une trentaine d’employés encore en poste, lui apportent  » un total soutien » et  dénoncent  » les tentatives de déstabilisation qui touchent leur entreprise ».

Ramdane Bourahla

Partager