Le lait en sachet se fait rare

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"Si vous voulez avoir du lait en sachet, il faudra vous lever très tôt&quot,; telle est la réponse d'un épicier du centre-ville à un client venu s’approvisionner en lait.

Le commerçant ajoute que les 100 sachets qu’on lui sert quotidiennement ne suffisent pas à satisfaire la moitié de ses clients.  » Il faut voir du côté du commerçant de votre quartier », lui assénera-t-il. C’est dire que le sachet de lait se vend sous le manteau. En effet, depuis maintenant près de deux mois, les consommateurs ne savent plus à quel saint se vouer. Même l’heure de la livraison de ce produit n’est pas régulière. « Parfois, il est livré le matin et d’autres fois le soir. On ne sait plus quoi faire », vociféra un client. Du côté des livreurs, c’est un autre son de cloche.  » Nous leur servons leur quota quotidiennement », se suffira de nous répondre l’un d’eux, sans donner d’autres explications. Quant à un autre, il précisera que le problème ne se pose pas au niveau de la distribution, mais du côté de la laiterie.  » Notre quota quotidien a été réduit. Et à notre tour, nous sommes contraints de partager cette quantité équitablement entre nos clients. Quand on nous donne une quantité suffisante, on en fait de même avec eux. On ne le boit tout de même pas « , ironisera notre interlocuteur. Effectivement, même les responsables des services du commerce ont à maintes reprises déclaré que le problème est dû à certains producteurs qui utilisent la matière subventionnée par l’Etat, destinée pour le lait, pour la fabrication d’autres produits laitiers où leurs marges bénéficiaires est plus conséquente. Si ce constat a été fait et que les contrevenants ne sont pas sanctionnés, c’est le consommateur qui  est pénalisé d’autant plus qu’il est obligé de recourir à des substituts.  » C’est comme le pain, on ne peut pas s’en passer », dira un père de famille. Et d’enchaîner:  » Nous, les pères de familles, sommes obligés d’acheter le lait en poudre, et ce n’est pas à la portée de tout le monde. Avec un paquet de 500 grammes, qui coûte 300 dinars, on ne peut préparer que quatre litres de lait, c’est à dire que le litre reviendrait à 50 DA ou plus ». Devant cette situation ô combien pénalisante, certains recourent à l’achat du lait de vache, quand celui-ci est disponible.  » Au moins, ce lait est plus riche en vitamines et est naturel « , se contentera de nous dire une mère de famille accostée devant la ferme de l’ex domaine agricole Aïssat Idir. Tout le monde attend la régulation du marché.  » Il existe des lois. Il faut seulement les appliquer. Que ceux qui sont pris la main dans le sac paient, c’est tout! », s’exclamera un vendeur détaillant.

Amar Ouramdane

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