Le HCA à Blida pour la célébration

Partager

La journée internationale de la langue maternelle, décrétée par l’UNESCO en 1999, et fixée au 21 février, sera célébrée cette année par le HCA dans l’Atlas blidéen, nous apprend El Hachemi Assad, nouveau secrétaire général de cette instance.

«La célébration commence aujourd’hui et associe une équipe pluridisciplinaire dans le domaine des études linguistiques, littéraires et anthropologiques », lit-on dans le communiqué. Cette occasion offre aussi bien au HCA « l’opportunité de mesurer le chemin parcouru depuis sa création au service de l’amazighité en tant que langue, culture et histoire », qu’aux habitants de la région celle de « s’abreuver  de culture du terroir ». Il va sans dire qu’une langue maternelle, comme Tamazight, lorsqu’elle est prise en charge, qu’elle est valorisée et enseignée à ses locuteurs et même à ceux qui ne l’ont pas comme langue de naissance, permet une meilleure intercompréhension dialectale et une vie socioculturelle harmonieuse dans tous ses aspects. Aussi, poursuit le communiqué « dans ses différentes pérégrinations, le menant dans la plupart des wilayas du pays, le HCA était toujours mu par le saint objectif d’élargir l’enseignement de tamazight dans les antres non amazighophones, rejetant ainsi le fatalisme de la ghettoïsation imposée de facto à cette langue maternelle de millions d’Algériens. » Il n’est pas impossible, en effet, de parler de son enseignement en dehors des wilayas concernées jusque-là. Des exercices réussis sous forme de cours modèles ont été réalisés dans plusieurs régions : Tlemcen, El Bayadh, Ghardaïa, Tébessa, Nâama, Laghouat, Ouargla… Il est en effet anormal que dans l’immensité de notre territoire et la diversité de sa culture née d’un même socle mais que les vicissitudes de l’histoire ont disloquée les Algériens ne puissent pas se réconcilier avec leur patrimoine  originel. « Le Haut Commissariat à l’Amazighité a fait sien le principe que : tout Algérien a le droit de s’exprimer dans  sa langue maternelle en tous lieux et toutes circonstances de la vie quotidienne. Mais pour y arriver, il faut encore  la préserver et la défendre afin de lui assurer une transmission intergénérationnelle, pour qu’elle survive, car les langues meurent aussi. Ainsi et si l’on se fie aux chiffres, pas du tout rassurants, de l’UNESCO inhérents aux langues en danger dans le monde, une langue disparaît en moyenne toutes les deux semaines. En conséquences, la moitié des quelques 6 000 langues que compte aujourd’hui l’humanité encourt le risque d’une disparition. En ce sens,  96% sont parlées seulement par 04%  de la population mondiale et 80% des langues africaines ne sont pas écrites. Donc, et partant d’un constat alarmant, certaines variantes de la langue amazighe ne sont pas à l’abri d’une extinction. Mais au-delà du risque récurrent d’être amputés d’un pan de notre patrimoine linguistique, force est d’admettre que l’instruction de la langue maternelle représente le moyen idéal, sinon adéquat, pour poser les jalons d’une lutte contre la discrimination et la haine envers autrui. Par ailleurs, des  recherches scientifiques, notamment celles menées par l’UNICEF, indiquent que la scolarisation en langues maternelles, particulièrement durant les premières années de la scolarité mérite d’être encouragée comme stratégie de la réussite des élèves.  Ces études révèlent que les  élèves des pays où la langue maternelle est aussi  la langue d’enseignement, surpassent les autres dans la plupart des secteurs ». Cela écrit, le constat des linguistes à propos des parlers amazighs est cinglant.  Tous les idiomes sont en minorisation et ce n’est pas seulement la faute de l’école, il y a aussi une part de responsabilité qui incombe aux parents, aux medias et aux migrations. Toutefois, cette journée internationale de la langue maternelle rappelle à notre bon souvenir que la langue de notre enfance doit être sauvée, avant qu’il ne soit trop tard.

Sadek A.H

Partager