Une tripartite consacrée essentiellement au volet social s’ouvre aujourd’hui à la résidence Djenane El Mithaq.
Qualifiée d’importante, par le patron de l’UGTA, cette réunion va tout particulièrement traiter certaines dispositions du code du travail en lien direct avec la question des salaires des travailleurs. D’ailleurs, ces derniers sont des millions à attendre des décisions concrètes de la tripartite d’aujourd’hui, qui aura, selon toute vraisemblance, à se prononcer à propos de l’abrogation de l’article 87 bis du code du travail. Cet article, qui a fait couler beaucoup d’encre, a constitué le cheval de bataille de la centrale syndicale, car revenant à chaque négociation, à l’occasion des rendez-vous de la tripartite. Finalement, le gouvernement finira par accepter le principe de sa suppression, mais sans pour autant concrétiser la promesse. Désormais, un consensus semble avoir été dégagé ces quelques derniers mois, entre la centrale syndicale, le patronnat et le gouvernement, pour abroger ce fameux article. Il faut dire que le gouvernement et le patronat redoutaient les conséquences économiques d’une telle mesure. Côté centrale syndicale, le maintien d’un tel article limite le relèvement des salaires inférieurs au SNMG. S’il venait à être abrogé et c’est très probable que cela se fera aujourd’hui, une partie non négligeable de travailleurs verront, pour ainsi dire, leur salaire s’améliorer. Cela dit, ce constat est loin d’être partagé par tous. Un syndicaliste qu’on a interrogé à ce sujet, nous dira que « la mesure n’a pas de grande incidence sur la grande majorité des salariés ». « Certes, l’abrogation de cet article va permettre d’améliorer la vie de certains petits salariés, classées dans les catégories 1 jusqu’à 7, mais cela n’aura pas de grand impact sur des milliers d’autres salariés », soutient M. Messaoudi, syndicaliste du Cnapest. Ce dernier a aussi regretté le fait que les syndicats autonomes ne soient pas conviés aux réunions de la tripartite. Par ailleurs, de nombreux autres dossiers liés au volet social seront examinés. Il est question notamment du relèvement du SNMG. L’UGTA a déjà exprimé le vœu de voir le salaire minimum revu à la hausse. Cette revendication est dictée par la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs, mais aussi des difficultés qu’éprouve la catégorie des retraités. En outre, il s’agira, à l’occasion de la tenue de la tripartie d’aujourd’hui, de dossiers socio-économiques visant, notamment, la promotion de la production nationale, la réintroduction du crédit à la consommation pour les marchandises produites localement et, enfin, du pacte économique et social de croissance. Ce sont là une multitude de dossiers qui seront soumis à débat et qui pourraient se traduire par des décisions que le monde du travail attend avec beaucoup d’impatience.
D. M.