Louable est l’initiative entreprise par les étudiants du département d’Hydraulique à l’université « Abderrahmane Mira » de Béjaïa, qui ont organisé hier, en collaboration avec l’association du village Aït Sahli, un volontariat pour le nettoyage et l’assainissement du fameux « Chemin des moulins », appelé communément « Ighzer n Tisyar », dans la commune de Toudja. Alimenté par les eaux intarissables des sources naturelles du mont Aghbalou, surplombant ladite localité l’oued de Toudja, serpentant le chef-lieu communal, a fait mouvoir, autrefois, une centaine de moulins à eau. De nos jours, cette activité n’est plus pratiquée suite à la dégradation, au fil du temps, de ces moulins faute d’entretien, mais surtout à cause de l’arrivée d’autres appareils de mouture fonctionnant à l’énergie électrique, d’après M. Aït Sahelia, propriétaire d’un moulin à eau. «Le principal village de Toudja est divisé en deux quartiers, séparés par un grand ravin dans lequel coule, en toutes saisons, les eaux de plusieurs sources très abondantes, dont la principale est la source Laïnceur. Ces eaux ont fait fonctionner, autrefois, un grand nombre de moulins à eau établis sur le ravin, pour la mouture du blé d’orge et même du piment rouge (poivron rouge séché et moulu). Toutefois, cette activité n’est plus exercée aujourd’hui, suite à la dégradation de ces moulins à eau et à l’évènement d’autres appareils de mouture fonctionnant avec l’énergie électrique », nous a-t-il précisé. Arrivés dans la commune de Toudja à 8h, à bords d’un bus en provenance du campus Targua Ouzemour, les volontaristes ont visité la source d’eau minérale de Toudja et le musée d’eau, inauguré en 2010, avant de retrousser les manches pour le grand ménage. « Ce volontariat s’inscrit dans le but de préserver cet héritage ancestral et ce savoir-faire séculaire qui ont rendu tant de services à la population locale, notamment durant la période coloniale », a indiqué l’un des participants à ce volontariat, qui s’est déroulé dans une ambiance conviviale. Les volontaristes, à l’aide de moyens mis à leur disposition par l’APC de Toudja, ont procédé au curage d’Ighzer n Tisyar et au ramassage de tout les détritus qui obstruent le cours d’eau. A noter dans ce sillage la volonté de la remise en marche d’un moulin à eau dans les jours qui viennent par l’un des villageois. « J’ai réalisé une fiche technique du projet de restauration de mon moulin à eau, qui est une propriétaire ancestrale, pour sa remise en service. Actuellement, je cherche le financement nécessaire pour entamer les travaux de sa réhabilitation », nous indiquera M. Aït Sahelia, tout en précisant que le coût du projet est estimé à 1 849 319 DA. La maquette du moulin en question, conçue par l’artiste sculpteur, Karim Zidane, a été déjà exposée à l’ancienne ville de Béjaïa. Par ailleurs, ce projet, selon notre interlocuteur, s’inscrit dans le but de faire de la commune de Toudja, connue pour ses sources d’eaux intarissables, qui ont alimenté durant la période romaine, l’antique Saldae, et qui possède un riche potentiel naturel, une région touristique.
Boualem Slimani