L’opération du cadastre remise en cause

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L’opération du cadastre, effectuée en 2011 dans la région des Aït Amrouyoub, qui touchent 7 villages relevant de la commune d’Amizour, n’est pas du goût des citoyens qui réclament le droit de propriété sur les terres enregistrées. 

Ils motivent leur rejet de ladite opération par le fait qu’elle a été réalisée à leur insu, les privant par conséquent des aides à l’habitat rural dans le cadre du programme FONAL. Dans une déclaration de l’association socioculturelle de cette région montagneuse, les citoyens disent que leurs terres ont été enregistrées sous la mention « inconnue » par les services du cadastre de la wilaya de Béjaïa. Et comble de la malchance, les délais des recours pour rectifier « l’erreur » du cadastre sont dépassés, d’après le président de la dit association. « L’espoir de voir reconquérir les terres de nos aïeux demeure, ainsi, suspendu à la volonté de l’administration du cadastre, pour les natifs de ce Douar », lit-on dans le communiqué en exprimant leur totale opposition au travail des brigades du cadastre, car la décision est « fortement préjudiciable aux citoyens qui tiennent beaucoup aux terres de leurs parents ». Les mêmes citoyens de ce Douar historique, mécontents, s’insurgent contre la manière dont a été menée l’opération du cadastre, en reprochant aux membres de l’APC de l’époque d’avoir « failli à leur mission de communication, d’information et de vulgarisation », avec des conséquences qui se sont répercutées, aujourd’hui, sur le droit de jouissance et de propriétés des natifs de ce village. Il est à noter que cette région historique des Ait Amrouyoub, rattachée administrativement aux deux communes d’Amizour et de Tala Hamza, est une zone entièrement dépeuplée depuis 1956, suite à la bataille du 27 juin 1956 dite de Tala Oughras, et depuis, le Douar a été décrété zone interdite. Aujourd’hui, les habitants originaires de cette montagne vivant en diaspora dans plusieurs villes et localités de la wilaya de Béjaïa, mais toujours attachés à leur village natif, espèrent retourner un jour au bercail et réanimer ce patelin déserté. Mais pour concrétiser leur vœu, une solution doit être trouvée à ce problème crucial d’enregistrement sous la mention « inconnue » de leurs terres, les privant ainsi du droit d’obtention des actes de propriétés et de certificats de possession, pièces maîtresses pour pouvoir bénéficier d’une aide pour la construction d’un toit en zone rurale. Pour cela, ces citoyens ne cessent d’interpeller les autorités à trouver une issue à cette impasse et régler définitivement ce problème, histoire d’assurer un début de développement à une région possédant des atouts touristiques et agricoles appréciables.                          

Nadir Touati

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