Les élèves de l’école primaire de Souk El-Hed, dans la commune de Timizart, et à l’initiative de deux enseignants, en l’occurrence M. Tazelmat Mohand et M. Aberkane Mohand, ont renoué avant-hier jeudi, dans la joie et la bonne humeur, avec une tradition ancestrale longtemps oubliée, qui est la célébration du premier jour du printemps. Amager n Tafsut (célébration du printemps) est une tradition observée par nos aïeux depuis la nuit des temps. Lors de cette journée, filles et garçons se parent de leurs plus beaux habits, sous le regard complice de leurs parents, et sortent dans les champs en chantant des chants qui louent cette journée divine propice à l’amour dans son sens le plus large. Partout on cueille des narcisses, ces fleurs symbole de premiers frémissements de dame nature qui s’éveille de l’engourdissement après un hiver connu pour être rude en Kabylie. Ainsi, en sortant dans les champs, les élèves de l’école primaire de Souk El-Hed perpétuent une tradition qui refuse de mourir. Au-delà de la sortie elle-même qui est une source de joie absolue pour ces apprenants, l’aspect pédagogique en lui-même n’est pas négligeable, puisqu’ils ont pu, grâce à cette initiative, communiquer avec ces plantes en découvrant leur nom dans les trois langues : l’arabe, le kabyle et le français. Satisfaite, Tinhinane, une élève de quatrième année, nous a avoué avoir beaucoup aimé cette sortie et avoir découvert pas mal de fleurs, dont elle ne connaissait pas les noms. Camera en main, M. Aberkane, l’enseignant de langue française, filmait ses élèves avec une grande joie qui se lisait dans ses yeux. « Regardez cette soif de connaissance palpable chez nos enfants ! Ils veulent tout connaître sur les plantes et les fleurs, mais aussi sur cette tradition d’amager n tafsut », nous confia-t-il. De son côté M. Tazelmat nous dira : « Au delà de tout, c’est la meilleure méthode pour amener nos enfants à respecter la nature et à protéger l’environnement ô combien, malmenés ». Les élèves, repus mais satisfaits, ont regagné leurs classes dans la joie et avec la certitude qu’ils ont emmagasiné des notions précieuses sur la nature et son importance pour la survie de tous.
Ait Slimane Amazigh
