Le wali de Bouira, M. Nacer Maskri, est sorti de ses gongs, avant-hier jeudi, en inspectant les projets du secteur de l’habitat à travers les communes de Lakhdaria, Kadiria, Djebahia, Aomar et Haïzer.
C’est un wali remonté contre les responsables du secteur, ainsi que certains entrepreneurs chargés de mener à bien le programme de l’habitat à Bouira, qui s’est exprimé jeudi. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas fait dans la dentelle. » Six mois pour réaliser deux poteaux? C’est scandaleux! », a-t-il lâché à la face d’un entrepreneur chargé de la réalisation du projet des 80 logements LPL à Lakhdaria. Le premier responsable de la wilaya ne s’est pas arrêté là puisque il a appris que les réseaux de l’AEP et d’électricité gênaient l’avancement du chantier. » Vous n’avez pas eu la présence d’esprit de songer plus tôt à cela ? C’est tout de même un comble que vous attendiez que vous soyez bloqués pour tenter de chercher des solutions à la hâte. C’est inacceptable! », a-t-il vociféré avant d’ajouter: » C’est une défaillance manifeste, je ne saurai tolérer cela. C’est un manque de respect vis-à-vis de nos concitoyens qui attendent leur logements avec impatience ». Ce projet, faut-il le rappeler, a démarré au mois de mars dernier, pour un délai de réalisation estimé à 18 mois. Actuellement, le taux d’avancement est, selon la fiche technique, de l’ordre de 20%, autant dire qu’il est à l’arrêt. Autre « victime » de la colère de Maskri, le P/APC de Lakhdaria. Ce dernier a été interpellé par le chef de l’exécutif de la wilaya par rapport à des carences en matière d’aménagement enregistrées dans sa commune. » Les trottoirs sont délabrés, la chassée accidentée et l’insalubrité est partout. Les citoyens doivent avoir un meilleur cadre de vie », dira le wali d’un ton furieux. En réponse, le maire de Lakhdaria a invoqué le » budget limité » de sa commune, tout en précisant que « tous les projets inscrits ont été déjà lancés ». Cette explication a eu l’effet de calmer quelque peu le premier responsable de la wilaya, qui a demandé au P/APC de formuler des demandes afin de conjuguer les efforts en matière d’aménagement, avec ceux des services de la DUC. Mais » l’accalmie » n’a été que de courte durée, puisque au niveau de la commune de Kadiria, une autre défaillance a été relevée par Maskri. En effet, en inspectant le projet des 50 logements LPL inscrit pour cette commune, le wali a constaté que ce chantier est également à l’arrêt. Maskri n’a pas tardé à trancher : » Résiliation de contrat! Et je ne veux rien savoir! Je me retrouve avec des retards et des arrêts de travaux sans aucune explications plausibles. C’est inadmissible! ». Suite à quoi, l’entrepreneur a tenté de s’expliquer, mais en vain. Pis encore, cette entreprise a été carrément enfoncée par le responsable du BET : » Il (l’entrepreneur, Ndlr) ne suit pas les directives et il ne fait aucun état des lieux. Je ne peux plus le suivre ». Dans la commune d’Aomar, c’est une autre entreprise qui a été » réprimandée » par le wali. Et pour cause, en plus d’accumuler les retards, cette entreprise a mis à mal la stabilité du sol d’un établissement scolaire. En effet, le chantier des 50 logements LPL se trouve juste en contrebas d’un CEM. Ce dernier, selon l’avis de. M. Maskri, risque de s’effondrer à tout instant si les travaux venaient à se poursuivre. « Arrêtez tout! « , s’écria le wali. « Vous voulez qu’on ait une catastrophe sur les bras? Ce que vous avez fait est irresponsable et dangereux! », s’est-il alarmé. Il demanda, ensuite, au directeur de l’OPGI de Bouira de » commencer, dès maintenant, à chercher une autre entreprise qualifiée pour reprendre le projet ». Les mêmes constats de retards et autres piétinements ont été enregistrés du côté de Haïzer et Taghzout. Le seul chantier qui a été « épargné » par Maskri, est celui du futur pôle urbain de Lakhdaria. Sur les 700 logements LPL programmés, pour un coût global avoisinant le milliard de dinars, 400 sont quasiment achevés et les 300 restants sont » en bonne voie »‘, selon la DUC de Bouira.
Ramdane Bourahla

