L’euro de plus en plus cher

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Le cours de l’euro sur le marché du change parallèle de la plupart des villes de la wilaya de Béjaïa, poursuit son envolée pour s’afficher à des niveaux historiques. Au cours de ces dernières semaines, il s’échangeait invariablement à 148,5 dinars dans tous les bureaux de change et chez les « cambistes ». Un record jamais atteint depuis son entrée en vigueur en janvier 2002. Cette année là il se négociait autour de 100 DA. Un taux considéré alors comme pivot, avec une fourchette de fluctuation variant de 1 à 4 DA. En l’espace de douze années, l’euro s’est apprécié de manière substantielle, gagnant près de 50% de sa parité par rapport à la monnaie locale. Une conjonction de facteurs concourt à cette flambée de l’euro, estiment des experts de la finance. La déliquescence de l’économie nationale et la limitation drastique de l’allocation touristique contribuent à ce renchérissement. « Que ce soit pour aller se soigner à l’étranger, faire des achats ou simplement pour voyager, le citoyen est astreint de recourir au marché parallèle pour s’approvisionner en devise », explique le gérant d’un bureau de change d’Akbou. Abondant dans le même sens, un autre intervenant dans ce marché interlope établi dans la ville de Sidi Aïch, dira que « l’évolution de la parité du dinar reflète l’évolution de l’économie nationale. De manière générale, une monnaie faible est le symptôme d’une économie faible ».

D’aucuns voient dans cette lente et longue descente aux enfers du dinar, un effet induit par la tendance à la thésaurisation de l’euro, devenue une espèce de valeur refuge. « L’orientation à la baisse de la parité du dinar ne s’est jamais démentie depuis une dizaine d’années. Conséquence : on se débarrasse volontiers de ses bas de laines, pour placer ses économies dans une monnaie plus sûre. A contrario, les détenteurs de devise sont de moins en moins enclins à s’en séparer, accentuant ainsi la pression sur la demande », estime un cadre financier de Tazmalt, non sans anticiper la poursuite de la dépréciation du dinar. « Tant que les mécanismes qui ont généré cette tendance sont là il n’y a aucune raison d’espérer une stabilisation des cours, et encore moins un raffermissement du dinar », conjecture-t-il.

N. Maouche.

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