Premier à avoir annoncé officiellement sa participation à la joute électorale la plus charnière dans la vie d’une nation, Ali Benflis s’est présenté hier dans la matinée, au Conseil constitutionnel pour y déposer son dossier, à quelques heures de la fin du délai et 24h après le passage du Président-candidat, Abdelaziz Bouteflika.
Ali Benflis n’a trouvé aucune difficulté à recueillir les parrainages nécessaires pour postuler à la Magistrature suprême. Selon Lotfi Boumeghara, le conseiller qui chapeaute sa communication, l’ex-chef du gouvernement et candidat malheureux à la présidentielle de 2004, dispose de suffisamment d’élus au niveau local pour dépasser cet écueil. Près de 150 000 signatures d’électeurs des 48 wilayas et plus de 2 000 signatures d’élus représentants des partis politiques, étaient déjà ficelées, au lendemain du 19 janvier dernier, quand Benflis est sorti d’un silence qui aura duré dix ans pour annoncer qu’il se portait candidat à la présidentielle du 17 avril prochain. A sa sortie du bureau du président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, il a appelé à un « vote massif » des Algériens, seul et unique moyen, dira-t-il de contrer toute forme de fraude. Flanqué des cadres de sa campagne électorale et face aux nombreux journalistes, Benflis a exhorté ses partisans et l’ensemble des citoyens à « défendre leurs voix », non sans indiquer l’implication des assemblées élues dans le processus de collecte des signatures au profit d’un autre candidat, sans le nommer. Mais l’allusion était claire. Si son entourage immédiat évoque « un homme déterminé sûr de lui », c’est parce que le juriste sait qu’il jouit d’une estime sans pareille parmi la population. Il n’y a qu’à voir les comités de soutien à sa candidatures installés ici et hors frontières pour s’assurer que l’homme est convaincu qu’après Bouteflika il est confortablement assis à la deuxième place, dans cette course à la Présidence. Il faut savoir que jusqu’à hier en début d’après-midi, dernier jour du délai accordé constitutionnellement aux candidats à la candidature, cinq postulants avaient déjà accompli l’obligation. Il s’agit, chronologiquement, de Moussa Touati, Abdelaziz Belaïd, Ali Zeghdoud, Louiza Hanoun, Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis, en attendant de voir par qui ils auront été rejoints, hier avant minuit. Fawzi Rebaïn, chef du parti AHD 54 devrait en faire partie. Ainsi que Rachid Nekaz.
Ferhat Zafane

