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Pression sur le gaz butane

A chaque fois que l’hiver déchaîne ses rigueurs, la tension sur le gaz butane se fait plus pressante dans la commune de Tamokra.

«Le climat hivernal est des plus rudes dans nos contrées montagneuses. Aussi bien pour se chauffer ou cuisiner, la majorité de la population n’a qu’une seule alternative : le gaz butane. C’est, à mon sens, les deux facteurs clefs qui expliquent la pénurie à répétition de ce combustible», souligne un retraité du village Bicher, l’un des plus peuplé de cette circonscription rurale. « Le produit est épuisé sitôt livré. Obsédés par la hantise d’être pris au dépourvu, les citoyens se précipitent pour se constituer une réserve sécurisante en gaz », renchérit un autre citoyen résident au chef-lieu de la commune. Bien des échos obtenus auprès des habitants de Tamokra attestent que les quantités du gaz butane acheminées régulièrement vers la région sont loin de satisfaire une demande accrue, d’où les ruptures itératives enregistrées. Saisissant cette aubaine au vol, témoigne-t-on, certains revendeurs n’hésitent pas à verser dans une spéculation éhontée en gonflant leurs marges bénéficiaires. Nécessité faisant loi, on délie les cordons de sa maigre bourse pour acquérir une bonbonne du gaz à 250, 280, voire 300 DA. « Quant on est pris de panique, on est peu regardant sur les prix, même si on risque de mettre à mal son porte-monnaie », dira un quadragénaire de Tamokra, qui avoue avoir déboursé 300 DA pour s’acheter une bouteille du gaz. Dans certains hameaux parmi les plus excentrés de la commune, la majoration dépasse le seuil des 100 DA, rapporte-t-on. Les rares villageois qui ont la chance de posséder un véhicule se déplacent jusqu’au dépôt de Naftal, sis à la ZAC d’Akbou, éloigné de plusieurs dizaines de kilomètres, pour s’y approvisionner. D’autres encore, parmi les habitants des localités recluses et, de surcroît, plongées dans les abysses de la précarité et de l’enclavement à cause du réseau routier défectueux, sont contraints de se rabattre sur le bois et le charbon pour se tirer de la mauvaise passe.

N. Maouche

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