Les villageois s’en remettent au wali

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La localité de Toutihia, relevant de la commune d’Aomar, à une trentaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, n’est toujours pas raccordée au gaz de ville et connaît un réel déficit en matière d’aménagement urbain. 

Cet état de fait, exaspère au plus haut point les villageois, qui ont décidé d’interpeller les autorités locales, à leur tête le Premier magistrat de la willaya, par le biais d’une requête. Dans cette dernière, dont une copie nous a été remise, ces villageois se disent « outrés et scandalisés » du fait que leur village soit dans un tel état d’ « abandon ». De plus, ces mêmes requérants considèrent que « les élus locaux ont complètement marginalisé cette localité». Un peu plus loin dans le document, ils déclarent : « Nous exigeons du Premier magistrat de la wilaya d’intervenir dans le but de constater de visu les carences en matière d’amélioration du cadre de vie, mais aussi pour prendre des mesures d’urgences en faveur de ce bourg ». L’un des habitant de ce village, nous dira : « Notre patience n’a que trop duré. Nous sommes des laissés pour compte, abandonnés par les autorités !» Et d’ajouter : « L’hiver dernier, notre village, à l’instar d’autres hameaux de la région, a connu des moments plus que difficiles. Nous refusons de subir une fois de plus le même calvaire. Nous sommes en 2014 et sommes toujours contraints de nous constituer un petit stock de bonbonnes du gaz butane. C’est une honte !». Un autre signataire dira : « En plus du gaz, nous réclamons la réfection de la route qui conduit à notre village. Elle est complètement délabrée et impraticable ». En effet, durant les temps de pluie, le chemin qui mène vers ce hameau se retrouve très vite recouvert de boue, ce qui le rend quasi inaccessible à certains endroits. Les jours de beau temps, ce sont les crevasses et autres nids-de-poule qui constituent un véritable danger pour les villageois. Beaucoup d’entre eux s’en sont déjà plaints, qualifiant le chemin du « sentier de la mort ». Par ailleurs et dans ladite missive, les habitants de Toutihia font état de « la vétusté » des canaux d’assainissement de leur village, en précisant : « Les canaux d’assainissements n’ont fait l’objet d’aucune rénovation, depuis plus de vingt ans ». « Notre village n’a pas bénéficié de projet de développement local, depuis des années. L’état de la chaussée est lamentable, les nids-de-poule et les cratères parsèment la route qui y mène », dira un citoyen. « L’absence de canaux de drainage des eaux pluviales et de réseau d’assainissement rend la vie des habitants infernale. Toutes les habitations sont dépourvues de réseau d’assainissement. Les égouts coulent à ciel ouvert se déversant même sur la chaussée. Nous avons l’impression que nous sommes vraiment abandonnés », écrivent-ils. Un villageois de Beggas avance à ce sujet que « le réseau d’assainissement n’est pas encore mis en place. Pourtant, pas moins de 100 mètres ont déjà été réalisés par l’équipe de l’APC sortante. Il ne reste, donc, que 80 mètres pour régler ce problème ». Par ailleurs, d’autres riverains ne manqueront pas de souligner que plusieurs fontaines sont, actuellement, polluées. Autre doléance exprimée par ces villageois, celle relative à la pénurie d’eau potable qui affecte leur bourg. Ainsi et selon les déclarations de certains citoyens, le problème proviendrait de la station de pompage qui serait défectueuse. D’ailleurs, les requérants assurent dans leur document, avoir « averti les services concernés, dans le but d’entamer les travaux de réparation nécessaires, mais en vain (…) On nous a promis de vérifier l’origine de la panne et la réparer dans les plus brefs délais. Néanmoins, cela fait un mois que nos robinets sont à sec ». Ce dysfonctionnement dans la distribution de l’eau potable fait vivre l’enfer aux habitants qui sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres à pied, à travers les chemins escarpés de cette zone montagneuse, pour s’en approvisionner dans les fontaines publiques. Enfin, ces villageois concluent leur requête en menaçant d’organiser des actions de rue, si leurs doléances ne sont pas prises en charge dans les plus brefs délais. 

Ramdane B.

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