Fin du suspense à la maison FFS. Après moult reports, le Conseil national du plus vieux parti d’opposition a finalement tranché sur sa position vis-à-vis du scrutin du 17 avril prochain.
Ainsi donc, il faut retenir de la résolution politique, lue hier par le premier secrétaire national, Ahmed Bettatache, qu’une participation au prochain scrutin présidentiel est «inconcevable», que l’option du boycott, même si elle est respectable, ne constitue pas l’alternative et qu’un soutien à un candidat engagé est hors de question. Pour ces raisons, le FFS a innové en résumant sa position par une formule dont lui seul à le secret, celle du «ni,ni, ni». «Nous ne boycotterons pas la présidentielle, nous n’y participerons pas et nous ne soutiendrons personne », a clairement déclaré hier, le premier secrétaire national du parti, Mohamed Betatache, face à de nombreux journalistes de la presse écrite et audiovisuelle nationale. Pour le parti d’Aït Ahmed, «l’après 17 avril ne sera pas une période de cohésion sociale», allant jusqu’à prédire que le fossé entre les citoyens et les institutions ne fera que se creuser davantage. C’est dire que le FFS semble vouloir indiquer qu’il n’est concerné ni de près, ni de loin, par cette élection présidentielle et que cette joute électorale est un «non-événement». Il va sans dire que le FFS qui a de tous temps entretenu le mystère autour de son implication dans les différents événements politiques du pays, ne s’impliquera d’aucune manière que ce soit, dans cette épreuve capitale pour l’avenir du pays. C’est pourquoi, et en considérant que son action se situe après les élections, avec la nécessité de reconstruire un consensus national pour aller vers une transition démocratique, décision a été prise de «rayer» cette échéance de son agenda. D’aucuns parmi les présents à cette conférence de presse ont fait le lien entre la non-candidature de Mouloud Hamrouche et cette option de ne soutenir aucun candidat, tant il n’est un secret pour personne que la nouvelle direction du parti était toute acquise à une éventuelle candidature de Mouloud Hamrouche à la prochaine présidentielle… Aujourd’hui que Hamrouche n’est pas candidat, il fallait sauver la face en optant pour ce fameux triptyque, le ni, ni, ni… Mais le parti fait savoir que la porte demeure ouverte à tous ceux qui y viendront, par delà leur position du moment. Ce qui compte pour le parti, c’est parvenir à résoudre l’équation « comment sauver le pays, consolider l’Etat, enraciner les libertés et défendre les pluralismes… sans sauver le système». C’est en se posant un certain nombre de questions que le FFS a abouti à la conclusion que cette élection n’est pas en mesure de «permettre un sevrage sans douleur du pays de la rente pétrolière», encore moins «une occasion de venir à bout des fléaux du chômage, de la précarité et de l’exclusion». C’est pourquoi, la résolution d’hier est venue annoncer que «le FFS ne compte toujours pas sauver le système au nom du patriotisme…) et que finalement «ce scrutin n’est décisif que pour le système». En un mot, le FFS se dit «non concerné» par l’élection présidentielle prochaine et qu’il s’agit d’un «non-événement !».
Ferhat Zafane

