L’oued Sahel se «réveille»

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Après une décrue qui a duré plusieurs mois, à cause de la sécheresse, le niveau des eaux de l’oued Sahel s’est sensiblement élevé ces dernières 48 heures, à la faveur d’une pluviométrie exceptionnelle. En effet, comme nous l’avons constaté les eaux de l’oued coulent à flot. Un spectacle rare, ces dernières années. Cette rivière a vu le débit de ses eaux flancher, et ce, même en pleine période hivernale, ce qui donnait beaucoup d’inquiétudes, quant à la pérennité de ce cours d’eau lequel, jadis, constituait une manne pour les habitants et les fellahs notamment qui consommaient son eau et en irriguaient leurs cultures, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, vu la pollution qui l’a touché. Toutefois, ce « réveil » de l’oued Sahel est, en soi, salvateur, en ce sens que les déchets et les immondices qui se sont entassés sur ses berges et même le lit de l’oued, sont tous charriés par les eaux en furie. Néanmoins, après la décrue du Sahel, le problème resurgira derechef. Dans le même sillage, cette crue, en plus de nettoyer l’oued, alimente les alluvions et ensable son lit, pour le grand bien de l’environnement. Et comment ? Lorsque l’on sait que le sable agit comme un « rein » ou un filtre contre les matières toxiques et polluantes, provenant des déchets en tout genre. Des substances très dangereuses, comme l’arsenic, le plomb, et autres produits chimiques, peuvent contaminer les nappes souterraines, d’où le danger pour la population, laquelle est alimentée en eau, à partir des forages. Par ailleurs, la crue du Sahel contribue, également, à l’alimentation des alluvions en ensablant le lit de l’oued. De nouvelles couches de sables, de galets et de pierres apparaissent après la décrue, comme si l’oued changeait de peau ! Toutefois, cela constitue une aubaine pour des pilleurs qui, en dépit de l’interdiction de l’exploitation du sable, n’en demeure pas moins que quelques-uns s’adonnent à l’exploitation du sable à outrance !  

Y. Samir

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