Le divorce, l’autre mal

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Plus de 600 cas de divorce sont enregistrés, annuellement, par les tribunaux de Tizi-Ouzou. Selon les statistiques du ministère de la Justice, le divorce enregistre, ces dernières cinq années, une ascension dramatique, touchant près de 56 000 couples. Soit une augmentation avoisinant les 62%, comparativement à 2010. Bien que chez les nouveaux couples domine la triste tendance à se séparer, ceux ayant vécu plus de cinq ans de mariage ne sont pas en reste de ce phénomène sociétal qui grignote d’avantage dans les valeurs et dans la cohésion de la famille algérienne. Les enfants, victimes non recensées du dommage collatéral résultant du divorce des parents, ne sont pas à l’abri de la précarité morale, psychologique mais surtout matérielle. D’où cette dernière instruction du président de la République à instituer un fond d’aide aux femmes divorcées ayant la charge des enfants mineurs. Bouteflika vise, en premier lieu, à garantir la dignité de la femme, mais aussi le droit de l’enfant à jouir du minimum lui permettant d’être entretenu dans sa vie d’enfant. Il est vrai que le divorce cause une réelle souffrance psychologique pour le couple, quoi que dans certains cas, cela est perçu comme une délivrance, notamment chez les femmes battues, il n’en est pas aussi moins dramatiques sur les enfants. Ces derniers font, dés lors, les frais d’un mal mental de la mère ou du père, ou des deux, avec des répercussions négatives sur leurs comportements. Se retrouvant ainsi livrés à eux même, les enfants des parents divorcés sont pris dans un tourbillon vicieux qui emmène beaucoup d’entre eux vers la délinquance, en l’absence d’un adulte devant les prendre en charge socialement et psychologiquement. L’échec scolaire est le signe avant coureur d’un comportement déséquilibré de l’enfant de parents divorcés, avertissent les psychologues qui plaident pour une réelle prise en charge de ces enfants, en perte de repères familiaux et sociaux. L’absence d’équilibre psycho affectif entraine un sentiment de perdition et de laisser pour soi, chez les enfants, tiennent encore à souligner les sociologues qui appellent l’Etat à se pencher sérieusement sur leur cas.  Ce mal, non nécessaire en somme, est rarement pris en compte dans la guerre egocentrique des parents qui se déchirent. Pensant remédier, un temps soit peu, à l’isolement de l’enfant, les parents s’entendent parfois, lorsqu’ils ne recourent pas à la justice pour obtenir le droit de garde, à placer leur progéniture dans des familles d’accueil qui sont souvent les grands-parents. Un placement succédané n’est toutefois pas meilleur que de laisser le magistrat décider de la personne qui en prendra la garde. Celle-ci, bien qu’elle revienne souvent à la mère, lorsque l’enfant est en âge inférieur à six ans, – la garde est naturellement confiée à la mère dans le cas où l’enfant est un nourrisson-, n’est pas bien menée dans ces aspects psychologiques et matériels.  Si la mère est soumise à une vie de précarité cela se répercute directement sur le bien-être de l’enfant, explique un sociologue. Celui-ci a tenu à rappeler que le train de vie de l’enfant issu d’un couple séparé reflète avec exactitude la situation sociale de celui qui le prend en charge.

M.A.T.

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