Un vibrant hommage fut rendu, hier et avant-hier, à la gent féminine à l’occasion de la journée internationale de la femme, par la dynamique association culturelle « Amnay Ubizar » au niveau du CEM des « frères Ziane », sis à Souk El-Hed, chef-lieu de la commune de Timizart, dans la daïra de Ouaguenoun. A cet effet, un programme varié a été concocté par la jeune équipe de l’association au grand bonheur des nombreuses femmes présentes, mais aussi des hommes venus célébrer cette journée avec elles. L’ouverture a été donnée, vendredi à 10h, par des prises de paroles. Les orateurs qui se sont succédés à tour de rôle sur la scène ont tous souligné l’importance de cette journée pour nos femmes et ont axé sur sa symbolique, à l’instar de M. Tedjdam Said, en sa qualité du président de l’association, mais aussi du P/APC, M. Taouchichine Mohand et du représentant de l’association culturelle, M. Youcef Oukaci, qui dira en substance : « De tout temps, la femme a toujours symbolisé l’esprit de la résistance contre l’arbitraire sous toutes ses formes. Toute société qui bride la femme est une société vouée à l’échec à court terme et à sa désintégration à long terme ». Par la suite, une conférence fut animée magistralement par Dr. Boukersi, spécialiste en gynécologie, portant sur le dépistage du cancer des seins et la nécessité de procéder à des mammographies, dés les premiers signes de la ménopause, afin de prévenir tout risque éventuel. De son côté Dr Aoudia axera sur les centres de dépistage existants et plaidera pour une sensibilisation tous azimuts au niveau des villages pour toucher le maximum de femmes. Dr Hamama, psychologue, lui aussi axera son discours sur les tabous qui entourent cette maladie vue sa relation étroite avec la sexualité. Il dira en substance : « On doit programmer dans nos écoles des chapitres sur l’éveil sexuel, puisque dans nos foyers aborder pareil thème est encore une hérésie ». Pour mieux étayer son argumentation, il étoffe son intervention par un certain nombre de points qui font que beaucoup de femmes hésitent à pratiquer la mammographie. Le principal frein, étant selon lui, le tabou lié à ce genre de maladie et la peur que celle-ci engendre chez beaucoup de nos consœurs. Fort intéressée par l’importance du sujet proposé l’assistance a débattu du thème sans faux fuyants et toutes les questions relatives à ce fléau de plus en plus dévastateurs dans notre société qu’elles soient d’ordre psychique ou social, ont été évoquées.L’après-midi, l’assistance fut invitée à découvrir la poésie kabyle, représentée à l’occasion par des poètes émérites, comme Sadi Kaci, Noreddine de la radio de Tizi-Ouzou, Slimane Benharet, Hamid, Madjid, Lamia et Mme Ait Mohamed et bien sûr Hamid Ibri réputé pour ses adaptations de la poésie universel vers la langue kabyle. Le public, conquis par la verve des poètes, a longtemps applaudis leur performance, la communion était parfaite et le verbe magique. Vers 15h, c’est le théâtre qui a été à l’honneur, puisque le public fut gratifié par la troupe « Inaznazen » du village Agni Fourrou, d’Ait Ouacifs, d’une pièce légère et drôle portant sur les tares de l’enseignement chez nous, sous le titre « l’école boiteuse ». Le public était unanime pour saluer la prouesse des comédiens qui maîtrisaient parfaitement leurs rôles. Quant à la journée du samedi, elle a été consacrée au concours de beauté des mini miss, âgées entre 9 et 13 ans, sous l’intitulé : « Mini Miss beauté des Ait Djennad ». Les candidates, au nombre de 17, ont agréablement défilé dans leurs tenues kabyles chatoyantes sous l’œil d’un jury attentif composé de trois femmes, à l’image de F. Ousmeur, universitaire, H. Zakia, enseignante en retraite, F. Nait Slimane, modéliste styliste, et du comédien fort connu M. Ait Gueni Saïd Hocine en retraite. C’est, ainsi, que le prix de « Mini Miss Ait Djennad » fut attribué à la ravissante petite et charmante « Igueraissi Tileli ». Le prix de la première dauphine est revenu à « Ahriken-Chikh Melissa » et celui de la deuxième dauphine a été attribué à « Bounoual Amel ». La remise des prix a eu lieu dans un tonnerre d’applaudissements et de stridents youyous à donner la chair de poule, lancés par les dizaines de femmes présentes, juste avant l’entrée triomphale du chanteur kabyle « Youcef Guerbas » qui gratifia le public d’un concert inoubliable.Fatigué mais heureux, M. Ait Mimoun, membre de l’association et journaliste à la chaîne de télévision El Djazairia, nous confia dans un souffle : « Avoir apporté tant de bonheur à ces femmes, je me sens l’homme le plus heureux au monde ».
Aït Slimane Amazigh