La problématique de la gestion des risques bancaires en Algérie est au cœur de préoccupations majeures des universitaires et banquiers de Tizi-Ouzou. La journée d’étude sur le thème, organisée hier, à l’université Mouloud Mammeri, devrait cerner les contours de la question, grâce au concours des différents acteurs de cette activité financière. L’objectif des organisateurs est de « rassembler des enseignants-chercheurs, des professionnels des banques et autres établissements financiers et des étudiants, dans le cadre du renforcement des liens entre l’université et le monde du travail », a précisé l’initiatrice de cette journée d’étude, le professeur Chabha Bouzar. Si le doyen de la faculté des Sciences économiques, de gestion et du commerce, Ahmed Tessa, a affiché l’intérêt de cette rencontre pour les professionnels et les étudiants, notamment ceux du LMD, pour qui « il est utile de faire partager ce genre d’opportunité », il n’en demeure pas moins que la problématique traitée est au centre de l’actualité mondiale inhérente aux risques bancaires. Le cauchemar de la crise financière américaine, provoquée par les subprimes, reste vivace dans l’esprit des patrons et gestionnaires des établissements financiers, publics et privés, en Algérie.Pour l’initiatrice de la rencontre, « le choix de cette problématique s’inscrit dans un cadre d’actualités financières, inspiré d’un environnement économique instable et d’une crise économique grave ». Les participants ont donc décortiqué sous différents angles, les risques qu’encourt la gestion bancaire, tenant compte des enseignements tirés des conséquences des dernières crises et pertes colossales que les banques et établissements non financiers ont subies, explique encore le Pr Bouzar. Celle-ci, même si elle a dû faire preuve de beaucoup de persuasion pour convaincre les banquiers de Tizi-Ouzou de prendre part à la rencontre, est intimement persuadée que « les activités des banques algériennes les placent au confluant d’une grande variété de risque ». Plusieurs thématiques ont été ainsi exposées devant les professionnels, experts et universitaires, en vue d’élucider quelques problématiques liées aux risques de la gestion bancaire en Algérie. Quoique celle-ci reste à l’abri des grands risques qu’affectent les grandes sociétés financières mondiales, notamment pour l’absence de l’inter connectivité d’avec les banques algériennes, il n’en demeure pas moins que le système bancaire national est soumis à des risques non négligeables. Leur gravité pourrait être atteinte si elles soumettaient à plus d’ouverture le circuit économique national. Après une communication de Mlle Benzegane Souhila, enseignante à la faculté des sciences économiques de l’université de Tizi-Ouzou, ayant pour thème « Le système bancaire algérien face aux risques », un banquier du Crédit populaire algérien, CPA, abordera lui l’expérience de sa banque dans la maîtrise et la gestion du risque de crédit à l’entreprise. Le représentant de la Caisse de garantie des crédits d’investissements, CGCI, Ammar Daoudi, a quant à lui expliqué le pourquoi d’une telle société financière qui flirte directement avec les risques liés aux crédits octroyés aux entreprises privées et publiques. Il est utile de souligner que la CGCI a été créée par l’Etat algérien pour soutenir la création et le développement de la PME, en lui facilitant l’accès au crédit bancaire pour financer ses projets d’investissement. C’est pourquoi, sa vocation est de couvrir les risques de non remboursement des crédits d’investissement consentis aux PME.
M.A.T