La poste par la fenêtre !

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C’est une journée de grande affluence au niveau de la poste. Beaucoup d’usagers attendent devant l’unique fenêtre ouverte de l’agence d’Izarazen, au chef-lieu de la commune de Timizart.

La plupart d’entres eux sont enseignants et employé à la mairie. Sur leurs visages, la colère est visible, et pour cause, depuis quelques jours, la porte de la poste leur est fermée. En effet, depuis ce fameux hold-up commis au niveau de la poste communale de Timizart, qui a provoqué l’émoi des habitants, l’agence n’ouvre plus ses portails au public. Cela est devenu un réflexe chez les responsables des PTT, dès qu’une de leur agence est attaquée par des malfaiteurs, ils décident de fermer les portes face aux nombreux usagers. Cela dure, parfois, des années, comme il est le  cas pour l’agence de Tamda qui continue à servir les usagers par une misérable petite fenêtre. On imagine, dés lors, le calvaire que subissent ces derniers, livrés aux aléas du climat. C’est le même cas à Timizart, puisque là aussi, aucune commodité n’est offerte aux citoyens, que l’on voit chaque jour remplir leurs chèques à même  le trottoir ou les rampes d’escaliers. Devant l’étroit passage qui donne sur la fenêtre, les usagers se piétinent les uns les autres dans une anarchie totale, mettant à rude épreuve les nerfs les plus solides et créant ainsi des bousculades et parfois des frictions entre citoyens.  Les employés, eux même, sont gênés, car ne pouvant ainsi exercer leur métier dans de bonnes conditions, ils ont du mal à satisfaire les besoins des nombreux usagers qui les sollicitent. « Comme à chaque fois, c’est le citoyen qui paye les pots cassés », nous dira un usager hors de lui. Indignée, une jeune étudiante nous dira : « Ils auraient dû prévoir des agents de sécurité pour protéger leur agence et éviter ainsi que pareille mésaventure ne se produise. Ils auraient pu aussi doter leur agence de caméras de surveillance, c’est cela la prévoyance à mon avis. Au lieu de cela, ils optent pour la facilité fermer les portes des agences touchées, comme si c’étaient nous les fautifs ». En attendant que des solutions soient apportées, les habitués des agences postales de Tamda et de Timizart continuent à subir les affres de cette situation, pour le moins absurde, sans qu’une autorité quelconque ne s’en inquiète. « Cela me fait mal de voir des gens attroupés face à une fenêtre, attendant que le préposé au service ne daigne s’en approcher pour prendre un chèque, avec tout ce que cela engendre comme risques, surtout pour personnes âgées. Cela est vraiment scandaleux, c’est du mépris envers le citoyen ! », conclura un enseignant venu retirer son argent. « Dans ces conditions, je préfère aller vers une autre agence, à Azazga ou Fréha. Il n’est pas question de brader ma dignité d’homme et de citoyen », ajoutera-t-il avant de monter dans sa voiture pour se diriger vers une autre agence, plus accueillante.

Aït Slimane Amazigh

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