Les gardes communaux de Bouira réfutent catégoriquement un quelconque engagement ou démarche politique dans leurs actions.
«Nous revendiquons seulement nos droits. Chacun est libre de voter ou pas. Notre mouvement est apolitique et il le restera», martèlera le coordinateur de ce mouvement, M. Aliouat Lahlou. Ce dernier était en compagnie de se camardes, qui tenaient, dans la matinée d’hier, un sit-in devant le siège de la wilaya de Bouira. Pour ces “sacrifiés” de la cause nationale, tout ce qui a été dit, ici et là et relayé par certains organes de presse, n’est que «de la manipulation visant à semer la zizanie dans notre corps. Nous disons halte à la manipulation», indiquent les manifestants. D’ailleurs, certains gardes communaux ont été carrément «chassés» par leurs camardes, car «coupables», selon ces derniers, de vouloir «faire dans la récupération politique» de leur mouvement. «Nous ne sommes contre aucun candidat ! Ce que nous réclamons, ce sont nos droits à une vie digne et décente», ont-ils rappelé ajoutant : «Nous ne demandons pas la charité mais simplement nos droits les plus légitimes». C’est aux alentours de 9h30 que près de 300 éléments de la garde communale, issus des wilayas de Bouira, de Tizi-Ouzou et de Bejaïa, se sont rassemblés devant le siège de la wilaya. Ils ont longuement expliqué les résultats de la dernière rencontre ayant regroupé leurs représentants et le Premier ministre. Lors de cette réunion, un certain nombre de mesures avaient été prises, notamment «la revalorisation de l’indemnité de risque et d’astreinte, qui passe de 75% à 95%, la prise en charge des heures supplémentaires depuis 2012, le réexamen des dossiers d’invalidité la mise en œuvre immédiate des décisions de justice en faveur des agents de la garde communale et l’élargissement du dispositif de crédit CNAC aux gardes communaux admis à la retraite». Toutefois, ces décisions n’ont pas satisfait les manifestants. D’après le coordinateur national du mouvement des gardes communaux, «lors de notre dernière rencontre avec le conseiller du ministre de l’Intérieur, nous avons réitéré nos revendications, à commencer par notre droit à une reconnaissance officielle, une prise en charge des familles de nos morts et la reconnaissance du statut de martyrs pour ces derniers. Mais malheureusement, et comme à chaque fois, nous n’avons eu que des promesses sans lendemain». Le coordinateur rappellera, également, plusieurs autres revendications du mouvement, à savoir «la réintégration immédiate et sans condition des éléments radiés arbitrairement du corps» dont le nombre avoisine les 15 000 éléments à l’échelle nationale et 1 080 à l’échelle de la wilaya de Bouira. Pour M. Aliouat, il est aussi question de la prise en charge morale et matérielle des handicapés et des blessés parmi les gardes communaux.
Ramdane B.