Hormis quelques irréductibles qui ne ratent aucune occasion pour épingler la CNAC, de manière peu amène et parfois violente, la plupart des chômeurs-promoteurs posent un regard plutôt favorable sur cet organisme. Certains parlent de l’excellent travail fourni par les cadres et employés de la caisse. “Ce n’est pas tant le système qui est mauvais. Tout au contraire, il est le seul à accompagner le promoteur d’un bout à l’autre du projet”, dira Smaïl qui, fort de l’expérience réussie d’un de ses amis, s’apprête à introduire un dossier de prêt. Et de pointer du doigt les banques de la place qui, de son avis, jouent rarement le jeu. Cet état de fait a été largement corroboré par le premier responsable de la CNAC qui précise, néanmoins, que si une réticence générale est à observer au niveau du secteur bancaire, la palme du plus mauvais partenaire revient incontestablement à la BADR. La BADR s’illustre, particulièrement, en imposant des conditions draconiennes au titre des garanties et en rejetant un maximum de dossiers (sur 47 dossiers, seuls 6 ont bénéficié d’un accord favorable). Les autres banques, toujours selon notre interlocuteur font montre de plus en plus d’une meilleure volonté à jouer le jeu. Par ailleurs, la BADR est le seul organisme financier à exiger une triple garantie : l’hypothèque, le nantissement des équipements et l’assurance tous risques subrogée à son profit ! Cela en violation de l’article 24 de la convention CNAC/Banques qui stipule que “les garanties sont circonscrites à l’adhésion au fond de caution mutuel de garantie et que le recours à l’hypothèque n’est pas exigé”. Voilà, assurément, une disposition qui a le mérite de la clarté et que pourtant la BADR foule allègrement.Les choses, entre-temps, bougent à la CNAC. En témoigne le récent comité désigné par le wali, sur demande du ministère du Travail et qui est présidé par la secrétaire générale de la wilaya. Il regroupe en son sein les directeurs régionaux des banques de la place, la CNAC et le directeur de l’emploi. Il se propose de réfléchir et de faire des suggestions sur la meilleure manière de dépasser les entraves et de rendre plus efficient le dispositif CNAC.La grogne que manifestent certains promoteurs qui se voient freinés, parfois injustement, dans leur élan créateur, le directeur de la CNAC la trouve légitime. Une bien belle façon de rendre hommage à leur ténacité et de stigmatiser blocages et entraves.
M. R.
