Après le lancement de la HSPDA (3G+), en décembre dernier, l'Algérie s'apprête selon la ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication, Mme Zohra Derdouri, à lancer la 4G en mode fixe dès le mois de mai prochain.
L’annonce a été faite samedi dernier, lors d’une rencontre organisée par le département de Mme Derdouri et celui du Commerce, à l’occasion de la journée mondiale du consommateur. Pour Mme la ministre, le lancement de la 4G fixe, ou 4G LTE (Long Term Evolution), s’inscrit dans » la logique et la volonté du gouvernement à placer l’Algérie dans une dynamique d’édification de la société de l’information et d’une économie numérique », a-t-elle déclaré. Mais au-delà de cette annonce et pour le consommateur lambda, la 4G LTE reste un mystère. Pour tenter de le » résoudre » et rendre cette appellation technique abordable au commun des utilisateurs, langue a été prise avec M. Kamel Oukil, un expert dans le domaine. Pour notre interlocuteur, la 4G LTE est » une évolution de la 3G et la HSPDA. Et comme il s’agit d’Internet, on parle d’évolution en matière de débit et de vitesse », a-t-il expliqué. Interrogé à propos de la différence entre les diverses formules, 3G+, HSPDA et 4G, notre interlocuteur indiquera tout d’abord la différence de débit entre les trois normes précédemment citées : » Le taux de transfert théorique de la 3G+ est de 14,4Mbits/s, celui de la HSPDA ou H+ atteint les 43,2Mbits/s et pour la 4G LTE on file avec les 150Mbits/s. Autrement dit, il n’y a pas photo ! « , a-t-il expliqué. Par la suite, M. Oukil, prendra l’exemple du téléchargement d’un film au format Dvix, soit un fichier pesant aux alentours de 700 mégabytes. Ainsi, ce fichier, selon le spécialiste, met 7minutes à se télécharger sous la 3G+, 2 min30 avec la HSPDA et 45 secondes en utilisant la 4G LTE. Mais une ambiguïté subsiste dans la déclaration de Mme Derdouri, celle relative à l’appellation « 4G en mode fixe ». Pour notre spécialiste, ce terme à priori complexe est simple : » le fixe est en opposition à mobile. C’est-à-dire que l’abonné sera pourvu d’un modem semblable à celui de l’ADSL, mais, à la différence, ce modem devra être compatible avec le 4G LTE. Car comme chacun le sait, le 4G mobile existe également et devait selon mes informations, faire son entrée dans notre pays à l’orée 2015″. Toutefois, M. Oukil a tenu à souligner une chose importante, d’après lui : » Il ne faut pas que les citoyens s’emballent! Cette technologie aussi innovante soit-elle, reste très onéreuse à mettre en place. Ce qui fait que l’opérateur historique ne la proposera pas au large public dès son lancement. Elle est destinée, dans un premier temps, aux entreprises », a-t-il prévenu. Ces explications vont dans le sens de celles données par le DG d’Algérie Telecom, qui avait déclaré au mois de décembre dernier que » la 4G fixe, ou connexion haut débit sans fil sera destinée, dans un premier temps, aux professionnels, du fait de son coût assez élevé. Elle ne sera élargie au grand public qu’une fois l’investissement amorti ». De plus et selon les professionnels du secteur des télécommunications, l’Algérie a » tout intérêt à déployer son réseau fibre optique, afin de basculer de l’ADSL vers la fibre, avant de penser introduire des technologies superflues ». Pour ce faire, l’Etat a consacré un montant d’environ 2 milliards de dollars pour couvrir les investissements en matière d’infrastructures haut et très haut débit, durant les cinq prochaines années. Cette somme, assez conséquente, aura pour objectif de « booster » le débit Internet dans notre pays. En effet, le débit Internet en Algérie est doté d’une performance très faible, le pays détient l’une des pires connexions au monde, selon l’agence de notation des Nations Unis. Car un débit faible, limite de manière considérable les possibilités, par exemple, de certaines entreprises qui nécessitent des réseaux de communication haut et très haut débit à fibre optique.
Ramdane Bourahla

