La bataille des Ath Houari a eu lieu il y a cinquante-sept ans, un 12 mars 1957, au pied du mont Haïzer, dans un petit village de montagne kabyle dénommé Izzemmouren, situé à dix kilomètres de Bouira. Une bataille qui a vu s’affronter les habitants de ce village dont les seules armes étaient le courage et la détermination, face à une armée de colons entraînée au combat et munie de tout l’attirail militaire de cette époque. C’est lors d’une conférence-débat, organisée par l’association du village Izzemmouren, lieu de mémoire de cette glorieuse bataille, en collaboration avec le musée du moudjahid de Bouira, que les intervenants que sont le professeur Ali Boulkhaled, enseignant à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou et auteur de l’ouvrage « Mémoire vivante et précieux souvenirs », ainsi que le professeur Aigoun Khaled, essayiste et historien, ont présenté à l’assistance constituée d’anciens moudjahidine, de fils et filles de Chahid ainsi que de citoyens de tous âges, le récit de cette bataille et tout un chapitre sur la révolution au sein de la wilaya 3 historique, fruit des recherches et d’investigations auprès d’anciens moudjahidine témoins des faits et qui représentent la mémoire vivante de la guerre d’Algérie. Ainsi, une heure durant, les deux intervenants se sont reliés en narration des épopées empreintes de courage et d’héroïsme de ces gens simples et modestes affamés en ces temps de famine imposée, mal vêtus sous les cieux peu clément du mois de mars de cette année là inférieurs en nombre et en matériel et dont toute la région constituée de plusieurs petits villages cernés d’un côté par un maquis épais et impraticable et de l’autre par les falaises abruptes des monts de Djurdjura. Des hommes dont le plus célèbre est Aigoun Ali et des femmes comme le lieutenant Kadi Halima ou encore Ouali Fatima pour ne citer qu’eux, qui ont réussi à terrasser un ennemi qui les avait pourtant encerclés de toutes parts et dont ils ont réussi à arracher la victoire. Une victoire que les intervenants ainsi que les représentants de cette génération ont voulu comme une marque indélébile, un souvenir qui doit être perpétué et célébré à travers la sauvegarde de la mémoire et le travail de recherche pour que l’histoire de l’Algérie d’alors, de ces héros et héroïnes, reste gravée à jamais et que leur souvenir soit éternel et servent de référence et d’exemple aux jeunes qui doivent porter fièrement ce passé révolutionnaire de leurs aïeuls et qu’ils n’oublient jamais que chaque bataille menée bravement et avec détermination mène toujours vers la victoire.
J. B.
