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Cinq ans de prison ferme contre quatre prévenus

Très attendu à Bouira, le procès des 12 émeutiers d’Ath Leqsar a finalement eu lieu, mardi dernier, au niveau de la cours de justice de Bouira, encadré pour la circonstance par un important dispositif sécuritaire. A l’issue de l’audience, qui a pris fin très tard dans l’après-midi, 4 personnes âgées entre 20 et 30 ans, ont été condamnées à 5 ans de prison ferme pour attroupement et appel à la violence, trouble à l’ordre public et vandalisme, destruction préméditée de biens publics et agression d’agents de l’ordre. Huit autres personnes impliquées dans la même affaire ont été relaxées. Ainsi, le collectif d’avocats qui avait plaidé pour une relaxe pure et simple de l’ensemble des accusés ne sera pas suivi dans son plaidoyer. Un plaidoyer soulignant que les accusés sont des sportifs bien disciplinés et innocents des chefs d’accusation retenus contre eux. C’est le fardeau des énormes problèmes socioéconomiques qui entravent sérieusement leurs carrières de professionnels et de champions d’Algérie qui les a poussés à exprimer leur colère et leur désarroi de cette manière-là. Selon les propos de l’un des avocats de la défense, «aujourd’hui, l’ensemble des accusés avouent avoir exagéré dans leur réaction et demandent leur relaxation». Un représentant de l’administration, cité à comparaître en tant que témoin à charge, a rappelé le caractère «particulièrement sauvage» des agressions perpétrées à l’encontre des éléments de la gendarmerie et des biens publics et privé au cours de ces évènements. «Ces déferlement de la violence, antinomique avec la notion même de civilisation qui a visé les symboles de l’Etat, n’est pas un simple délit, au contraire, c’est un véritable crime contre lequel la justice doit sévir de la manière la plus sèvre !» dira-t-il. A noter par ailleurs, qu’au cours du procès, le procureur général, auprès de la cours de Bouira, avait requis à l’encontre des prévenus, une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’une amende de 1,5 millions de dinars. Pour rappel, les faits remontent au 10 septembre, où le chef-lieu de la commune d’Ath Leqsar, à une trentaine de kilomètres au sud-est de la wilaya de Bouira, a été le théâtre d’une contestation musclée et où, durant des heures, des édifices publics, des véhicules appartenant à des particuliers, du mobilier et des équipements urbains ont été pris pour cibles par quelques dizaines de jeunes. Ces derniers, dont des éléments de l’association sportive locale, étaient, dans un premier temps, rassemblés pour protester contre le manque flagrant des moyens matériels et financiers dont souffre l’unique salle de sport de la même localité. Par la suite, le rassemblement tournera vite à l’émeute, notamment après l’intervention des forces de l’ordre pour disperser la foule. Le cortège du wali de Bouira, qui s’est déplacé sur place pour tenter de calmer les esprits, avait été également ciblé par ces jeunes en colère.

O. K.

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