Le candidat à l’élection présidentielle Ali Benflis a souligné avant-hier, dans un discours prononcé à Alger devant les avocats, que la justice occupe une place prépondérante dans son programme électoral. Saisissant l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’avocat, Ali Benflis a indiqué qu’il croyait profondément que la justice « est la base de l’organisation de l’Etat » et que les fondements durables d’un Etat de droit s’articulaient autour « d’une justice indépendante, forte et en mesure d’assurer l’égalité effective des citoyens devant la loi ». Pour l’ancien chef de gouvernement, qui avait également exercé la fonction d’avocat, « une justice forte et indépendante implique nécessairement une défense forte et indépendante, car les deux concourent, chacune à sa manière, à l’œuvre de la justice au service du citoyen ». Dans son « plaidoyer » devant les avocats, Ali Benflis a reconnu que « la justice est aujourd’hui lente, complexe, onéreuse et enfermée dans des règles de procédure souvent paralysantes ». Si le droit à la défense, en matière pénale notamment, est consacré par les textes, reconnaît le candidat à la présidentielle, « l’exercice de ce droit est en butte à de multiples entraves », ajoute-t-il. « Je n’ai pas une vision réductrice de la justice. Pour moi, la justice ce n’est pas uniquement le magistrat, qu’il soit du siège ou du parquet, la justice c’est aussi l’avocat qui assure la défense du citoyen et le greffier qui en est la cheville ouvrière, la justice c’est aussi le notaire et l’huissier de justice, l’expert, le commissaire priseur et le traducteur … », précise Ali Benflis qui s’est engagé devant son auditoire à œuvrer, s’il était élu, à réviser la loi régissant la profession d’avocat : « Je m’engage devant vous à ne ménager aucun effort pour le redressement de la défense, en oeuvrant pour : Consolider l’indépendance de la défense par la révision de la loi organisant la profession d’avocat, assainir les relations entre les magistrats et les avocats, assurer aux avocats une formation de qualité égale à celle des magistrats, promouvoir et renforcer les droits de la défense et consolider, sur le terrain, le principe de la présomption d’innocence ».
A. C.