Les filles créent un club

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Un autre tabou vient d’être brisé par une équipe de jeunes filles dynamiques, amatrices de sport, en créant un club sportif féminin. Lassées de ne trouver nulle part, un cadre pouvant leur permettre de s’exprimer, Soraya Yacini, la présidente de l’Association et ses amies ont décidé de se prendre en charge et d’encourager les filles de leur région à pratiquer un sport. C’est dans la tête de Soraya, une technicienne supérieure en sport, que le projet de création d’un club a germé. Ses camarades de travail, au sein de la Maison de jeunes, étaient enchantées par cette idée et ensemble elles ont décidé d’agir. L’assemblée générale, tenue il y a quelques jours, a réuni une trentaine de femmes et même quelques hommes, venus leur apporter leurs soutiens. Ce qui est un encouragement, en soi, pour une première rencontre. C’est à l’issue de cette réunion que l’APSF (Association pour la promotion du sport féminin de Ain El Hammam) a vu le jour. En réponse à notre question sur les raisons qui l’ont poussées à agir dans ce sens, mademoiselle Yacini nous dira “Jusqu’à maintenant, le sport etait en général réservé aux garçons. Nous ne remarquions que quelques timides apparitions de filles bravant les tabous. Nous avons voulu apporter notre contribution pour combler le vide en matière de sport féminin, car nous sommes conscientes que notre région possède des potentialités qui ne demandent qu’à s’exprimer”. En tant qu’entraîneur de judo, Soraya qui a plusieurs années de pratique, sait de quoi elle parle. Aidées dans leur tâche par quelques hommes de bonne volonté, les dirigeantes de l’Association envisagent de lancer, dans un premier temps, les sections de judo, d’aérobic, de gymnastique et suivant les moyens, les sports de montagne. Le programme est certes ambitieux, mais force est de reconnaître que les disciplines proposées sont tout à fait nouvelles et qu’aucun club de la région ne les inclut dans son organigramme. Ce qui conforte les filles dans leur idée que les femmes sont marginalisées (sportivement s’entend) et “qu’on n’est jamais mieux servi que par soi même”. En attendant la finalisation de toutes les formalités administratives, les sections “judo” et “aérobic” fonctionnent déjà au niveau de la Maison de jeunes de Aïn El Hammam. Les participantes à l’assemblée générale donnent déjà un aperçu de l’engouement que suscitera une telle initiative au sein de la gente féminine. De la réussite de l’APSF dépendra peut être la création d’autres clubs qui suivront son exemple. Plus que la promotion du sport féminin, l’initiative servira à briser bien des tabous.

Nacer B.

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