"Créer la meilleure chorale de la wilaya"

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Nordine Bouzit fait partie de cette race d’artistes qui ont la musique dans leurs veines dès leur jeune âge. Il rend beaucoup de services à la jeunesse Seddoukoise en créant plusieurs groupes d’apprentissage de la musique. Il est chef d’orchestre de la fameuse chorale de l’association Cheikh Belhaddad, bardée de distinctions, comme il est aussi directeur de la maison de jeunes de Seddouk. Nous l’avons rencontré dans son bureau et il nous a accordé cet entretien.

La Depêche de Kabylie : Qui est Bouzit Nordine ?

Bouzit Nordine: Je suis né à Béjaia, mais originaire de Takrietz relevant de la commune de Souk Oufella. J’ai intégré la maison de jeunes de Seddouk, en 1993, comme éducateur spécialisé en musique. J’enseigne le solfège guitare et la culture musicale en général, dans cet établissement. Ma persévérance dans le travail m’a aidé à être promu comme cadre à la direction de la jeunesse et des sports de Béjaia, puis directeur de la maison de jeunes de Seddouk.

Depuis quand êtes-vous à la ête de la maison de jeunes de Seddouk ?

J’ai été nommé par la DJS de Béjaia, ma tutelle, à la tête de cet établissement en 2006. Un établissement que j’ai trouvé avec beaucoup d’insuffisances sur les plans humains et matériel. Donc il fallait retrousser les manches pour donner à l’établissement sa vraie vocation qui est celle de la promotion de la culture en générale et d’aider les jeunes à apprendre et pratiquer les arts. Mon travail a porté ses fruits et le changement positif est perceptible aujourd’hui.

Est-ce que vous cumulez d’autres fonctions ?

Non seulement je me retrouve seul à gérer l’établissement, c’est-à-dire sans adjoint ou une personne quelconque pour m’aider dans ma tâche, qui est ardue, car il fallait tout créer, mais je continue à exercer ma profession de musicien. J’ai entamé les démarches et j’ai seulement eu droit au recrutement d’une éducatrice, ce qui est loin de répondre aux besoins de l’établissement. J’ai encore besoin d’autres éléments spécialisés pour me libérer et ne m’occuper que de la tâche de gestionnaire.

Qu’avez-vous fait pour palier au manque de moyens ?

Sur le plan matériel, l’édifice était compétemment délabré à l’intérieur comme à l’extérieur. J’avais demandé un projet d’aménagement, de fond en comble, de la structure que la tutelle m’a accordé. Grâce aux subventions que l’établissement recevait, j’ai acquis du matériel de musique et du mobilier, et j’ai même pu créer une bibliothèque dotée de plus de 1.000 ouvrages de différents thèmes et langues, dont 800 sont des guides scolaires. J’ai créé aussi la médiathèque, attribuée l’année passée par la tutelle, et elle est en libre accès pour les adhérents qui voudraient surfer sur le web. On reçoit, du matin au soir, un monde fou composé de jeunes qui viennent surfer gratuitement. Je suis chargé aussi de l’animation de la maison de jeunes de M’Cisna, qui a des activités multiples, avec la bibliothèque qui reste ouverte même les jours fériés, un club de jeu d’échecs, un groupe de dessin pour enfants et une troupe de musique, moderne et Chaâbi.

Parlez-nous de vos œuvres ?

J’ai commencé par la création de la fameuse chorale « Cheikh Belhaddad » qui a inscrit son nom en lettres d’or dans l’échiquier des grandes chorales, grâce à un riche palmarès acquis de ses participations à des manifestations organisées à l’échelle régionale ou nationale où elle revenait à chaque fois avec une distinction. C’est cette chorale qui avait été désignée pour accueillir Zidane et le président portugais, venus en visite à Béjaia. Je suis le premier à démarrer le chant polyphonique, c’est-à-dire le chant à plusieurs voix. Depuis 2008, j’aide aussi la chorale « Taous Amrouche » d’Ighil Ali, en lui enseignant le chant polyphonique. Elle commence à faire parler d’elle et a décroché deux fois la deuxième place dans des manifestations culturelles. J’ai eu le privilège de participer avec cette troupe à la clôture du 5e festival international du théâtre qui a eu lieu à Béjaia, en accompagnant l’orchestre national.

Avez-vous d’autres projets en tête ?

Outre la chorale adulte, je vais bientôt démarrer une chorale enfant, dont l’âge oscille entre 9 à 13 ans. J’ambitionne de fusionner les chorales « Cheikh Belhaddad » et « Taous Amrouche », pour créer une grande chorale de plus de 30 éléments. Mon but est d’arriver à créer la meilleure chorale de la wilaya.

Le mot de la fin ?

Je ne peux plus continuer à être au four et au moulin, en étant directeur et encadreur des chorales. Pour me libérer et penser à développer davantage les activités de la maison de jeunes, j’ai besoin d’encadreurs spécialisés pour aller vers d’autres créations dans d’autres disciplines, tels que le théâtre, le dessin, les arts dramatiques et plastiques…  

Entretien réalisé par L. Beddar

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