«L'essentiel pour moi est de retrouver mon public»

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Beaucoup de jeunes ne connaissent pas qui est l’auteur de la célèbre chanson «Thamaghra Oughilas», qui est, aujourd’hui encore, passée en prime dans toutes les fêtes familiales. Pour en savoir plus sur son compositeur et son auteur, nous sommes allés à la rencontre de Meziane Aghilas, de son vrai nom Meziane Attar, qui, non seulement est revenu sur sa carrière d’artiste, mais qui nous confiera aussi sa préparation pour un nouvel album. Il annoncera son retour sur la scène, dès cet été bien qu’il n’eut pas déserté le domaine artistique.

La Dépêche de Kabylie: Pouvez-vous nous parler de cette chanson immortelle.

Meziane Aghilas: Ecoutez, Thamaghra Oughilas est présente dans toutes les fêtes en Kabylie. Elle est ressuscitée par le public trente ans après que je l’ai eu chantée. Ça me fait un grand plaisir de voir ces jeunes l’écouter. Pour anecdote, lors de mon passage, le 7 février dernier, dans l’émission « M’rahba » de la Chaîne 4 en Tamazight, l’animatrice était étonnée d’apprendre que cette chanson est la mienne. Trente ans après, elle est restée immortelle. 

Justement, qui est Meziane Aghilas? 

Aujourd’hui, j’ai cinquante ans. Cette chanson qui a émergé de mon premier album a été chantée quand j’avais vingt ans. Quant à ma carrière, je l’ai commencée à l’âge de cinq ans au sein de la section des « scouts » de la maison des jeunes d’Amechras. Mon premier prix je l’ai eu en 1972, à l’âge de neuf ans et c’était celui du chant individuel. C’est, d’ailleurs, cet atout qui m’a poussé à me lancer dans cette voie.

Et qu’est-ce qui s’est passé par la suite? 

Après cette première consécration, j’ai continué à apprendre la musique tout en animant des fêtes familiales dans les villages. Et c’est en 1984 que j’ai enregistré ma première cassette qui a été très bien réussie, notamment avec le titre «Thamaghra Oughilas». C’était pour moi une période de gloire. En 1991 et 1993, même avec les événements qu’a connus notre pays, je n’ai pas arrêté de chanter et j’ai enregistré deux autres albums. En plus des fêtes familiales pour lesquelles j’étais sollicité j’ai fait des apparitions sur les plateaux de nos chaînes de télévisions, telles l’ENTV et Canal Algérie. Mais quand même il faut le dire, cela n’a pas été facile. Le cœur n’y était pas. Toutefois, il ne fallait pas aussi abdiquer. Chacun de son côté nous avons pu quand même sauver la face.

Pouvez-vous nous parler des thèmes que vous chantez? 

Tout d’abord, thayri (l’amour), la joie, la vie, la fête et aussi les problèmes sociaux des miens. Ces derniers sont indissociables de la vie d’un artiste. Il est témoin de sa société. 

Vous nous avez promis une surprise, laquelle? 

C’est mon retour sur scène prochainement.

C’est-à-dire? 

Je suis en train de finaliser un autre album.

L’exclusivité est, donc, pour 

les lecteurs de La Dépêche de Kabylie. N’est-ce pas ? 

Bien sûr. C’est un produit de sept chansons dont pour titre «Tsimghouragh thatsimghour thayrim», en d’autres termes «je grandis et ton amour grandis avec moi», «Thakfa l’vena didunith» et «La vie n’a plus de goût». Ce sont toujours les mêmes sujets abordés avec mon style particulier. C’est promettant comme produit et j’espère qu’il sera apprécié par mes fans et tous les auditeurs. L’essentiel pour moi est de retrouver ce chaleureux public qui ne m’a pas oublié en dépit de certaines circonstances forcées qui nous ont peut être éloignés de la scène. 

Le mot de la fin ?

Pour conclure, je dirais que l’artiste ne meurt jamais. Il est fusionné dans son public. C’est ce dernier qui le force à revenir. Cette fois-ci, je souhaite encore que mon album sera à la mesure de la popularité qu’a connue celui de «Thamaghra Oughilas». Je remercie encore votre journal qui encourage aussi bien les jeunes chanteurs que les anciens dans le seul but de promouvoir notre culture. Bonne continuation. 

Entretien réalisé par Amar Ouramdane

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