Des citoyens s’indignent !

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«Naâya guel bétonnage » (y’en a marre du bétonnage), c’est le message de la banderole accrochée au grillage d’un chantier où se sont rassemblés  pas moins de 200 bougiotes, dans l’après-midi d’avant-hier, au niveau de la haute ville, au lieu-dit « Les oliviers » du côté des cours de tennis de Béjaïa. Ces citoyens dénoncent une fois encore l’agression que subit un espace vert de la ville et l’entêtement des pouvoirs publics à autoriser des constructions au mépris des lois. Cette fois-ci, le rassemblement, qui a duré deux bonnes heures, s’est formé pour arrêter « la construction de bâtisses d’habitations dans un espace vert regorgeant d’arbres centenaires et mitoyen du Palais de la perle, c’est en plus un périmètre protégé », dira M. Djellouli Abdelmalek, président de l’association Ecotouristique les aiguades. En effet, un terrain grillagé appelé communément « AKAZANE » est actuellement en chantier, mais il n’y a aucune indication sur la nature du projet dont on ignore même le maître de l’ouvrage. Plusieurs citoyens se sont relayés pour dénoncer cet état de fait. « Nous venons à peine d’en finir avec l’histoire de l’espace vert du boulevard Amirouche, voilà qu’on nous sort un autre accaparement d’espace vert, un lieu qui fait partie de l’histoire de cette ville », dira un intervenant. Les différents présidents d’associations présents sur les lieux, dont celui de l’association des aiguades, de l’ARDH, de la Sauvegarde du patrimoine et de Lehna, ont pris l’engagement de se mobiliser afin de faire échouer « cette énième tentative qui porte atteinte au patrimoine naturel de Béjaïa par ce bétonnage à outrance ; une initiative sauvage, sûrement une décision incivile de quelques incultes ! », dira l’un d’entre eux. D’ailleurs, une délégation ira voir le Premier magistrat de la wilaya pour récolter de plus amples informations et demander que l’on protège ce site. Selon un ex-responsable de wilaya, présent sur les lieux, «  cet endroit est un site déjà classé et protégé par le décret exécutif 13-187 du 06 mai 2013 ». Il faut rappeler qu’un terrain situé au boulevard Amirouche, espace vert classé de surcroît, a déjà été cédé par le calpiref, l’année dernière, et ce n’est que grâce à la mobilisation des citoyens, jaloux de leur patrimoine et des espaces verts de leur ville, que le wali a dû annuler la décision d’attribution, le mois d’août de la même année. Et voilà que l’on remet ça ! En tous cas les réseaux sociaux s’enflamment, les citoyens de Béjaïa sont révoltés et indignés par cette énième atteinte. Ils promettent de se mobiliser comme ce fut le cas pour le terrain du boulevard Amirouche.

Y. B.

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