Dichotomies entre promesses électoralistes et réalité du terrain

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Après sept jours, la campagne électorale, tout en battant son plein en termes de meetings et de rencontres ici et là avec les électeurs, donne l’occasion à une adhésion souvent mitigée des citoyens. D’abord, les promesses des candidats sont rarement motivées par des programmes tenant compte de la réalité socio-économique du pays. Plusieurs postulants et leurs représentants se fourvoient dans des engagements qui leur seraient difficiles de respecter le moment venu, pour plus d’une raison. La première est d’ordre institutionnelle. Car, les textes qui régissent le pays font qu’on ne peut promettre tout et n’importe quoi sans prendre en considération la loi fondamentale du pays. La seconde, comment peut-on prendre au sérieux cette profusion de confessions de foi de la part des candidats qui, déjà ont du mal à respecter les espaces qui leur sont dûment réservés pour l’affichage de leur candidature et communiqués, comme l’exige la loi électorale ? Si Moussa Touati appelle « les jeunes à s’impliquer dans la vie politique », Louiza Hanoune promet « l’annulation du code de la famille et l’instauration de la 2e République ». Belaïd Abdelaziz proclame, en ce qui le concerne, de sortir le Sahara de son « perpétuel isolement en construisant des lignes ferroviaires modernes pour trains à grande vitesse (TGV) reliant le sud aux villes du nord » et  de son côté Benflis s’engage à « maintenir le dispositif relatif à l’emploi des jeunes mais en le rectifiant », sans expliciter les mécanismes qu’il préconise pour ce faire, ni en quoi le dispositif en cours gène.  Fawzi Rebaïne, pour sa part, a prôné « une réelle transparence dans la gestion et a promis d’accorder l’égalité des chances à tous les algériens et tout particulièrement les jeunes qui constituent, de son point de vue, la seule véritable richesse du pays. « Il est temps de passer le flambeau aux nouvelles générations qui sont une potentialité indéniable, une richesse plus importante que ne le sont les ressources en hydrocarbures de l’Algérie », affirmera le président de Ahd Il va sans dire que tous ces engagements souffrent en la demeure d’un manque de maturité au plus de sérieux, en voulant fourguer leur marchandise au peuple qu’ils prennent pour naïf. Le programme du président sortant, qui, partant du chiffre et dispositions connues de tous, reste collé aux possibilités réelles du pays. Reste, toutefois, à faire la différence entre les engagements électoralistes et la réalité implacable du terrain, il y a évidemment loin de la coupe aux lèvres.

Sadek A. H.

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