L’hôpital Nedir de Tizi Ouzou a organisé hier les IVe journées du comité de lutte contre les infections nosocomiales, qui touchent les milieux hospitaliers, en présence des cadres du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, des médecins et hospitaliers des CHU de Tizi-Ouzou, Annaba, Oran, Blida, Alger et de Sidi Belabes. Tous les intervenants se sont accordés à dire que les hôpitaux et lieux de soins sont générateurs de déchets infectieux, qui présentent de très forts risques de contaminations des professionnels, de la santé et des patients qui s’y traitent.«Les hôpitaux sont générateurs de déchets solides et liquides. Ces derniers posent un double problème, de quantité et surtout de toxicité», relèvent les conférenciers.Il a été relevé que chaque lit d’hôpital rejette en moyenne 4 kg de déchets/ jour contre 0,5 kg pour les déchets ménagers. D’après la classification établie par les spécialistes de l’hygiène en milieux hospitaliers, les déchets émis par les hôpitaux et différents centres de soins sont regroupés en cinq catégories. Il s’agit des objets piquants et coupants, des déchets contaminés, des déchets encombrants et des déchets toxiques ou dangereux. Selon une enquête initiale sur les infections nosocomiales, menée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière durant l’année en cours, le taux de fétidité est de 14% réparties sur les infections pulmonaires nosocomiales (30 %), les infections des sites opératoires (25%) et 20 % pour les infections urinaires. Comme il a été constaté que 60% de ces infections sont manu portées, c’est à dire transmis par les mains. Ces chiffres reflètent, par ailleurs, que l’Algérie reste loin des normes européennes en matière de tolérance en infections nosocomiales (IN). Le taux de prévalence des IN en Europe se situent entre 5 et 10%. Pour la France, le taux des IN est évalué à 7,6% en 2001 et à 7,1% en 2004. Les intervenants ont indiqué que les moyens de lutte contre les infections dans les milieux hospitaliers font défauts. Ils ont indiqué que les moyens de stérilisation, restent ceux proscrits depuis 1998, c’est à dire les structures de stérilisation par la chaleur sèche utilisées à nos jours à 100% dans les opérations de désinfection.Le MSPRH a tracé un plan d’action pour l’année 2006, se résumant en opération nationale «main propre», et en la restructuration de l’élimination des déchets. Cette dernière action est d’ailleurs balisée par un arsenal de textes juridiques. Les représentants du ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire ont la latitude d’intervenir et de réprimer les contrevenants à ces textes. Il a été donné également à l’administration des hôpitaux le pouvoir de pénaliser administrativement le personnel qui n’abdique pas aux règles d’hygiène dictées dans le programme de lutte contre les infections nosocomiales. Pour ce qui est des perspectives 2006/09 pour lutter contre les IN, le ministère de la tutelle prévoit entre autre, de réduire de 45% les IN prévalent, soit 15 % par an, réduire de 50% l’incidence des infections des sites opératoires, minimiser de 15 % de bactéries multi-résistantes et la mise en œuvre d’un processus normalisé pour l’élimination des déchets d’activité de soins à risques infectieux.Une problématique a été néanmoins soulevée par Mme Mouri, directrice des ressources humaines au CHU de Tizi-Ouzou, ayant trait aux budgets alloués à l’opération.Elle a ainsi mis l’accent sur les difficultés de financement de ce genre d’actions à partir du budget de fonctionnement des hôpitaux. La DRH s’est défendue en donnant l’exemple du coût d’achat d’un incinérateur de déchets qui s’élève à près d’un milliard de centimes.
M. A. T.
