Pratiquement, trois jours sur six, soit tous les samedi, mardi et jeudi, la presse arrive très en retard à Draâ El Mizan. Parfois, jusqu’à onze heures. Ce fait, n’est pas du goût des buralistes et encore moins des lecteurs qui sont chaque fois à bout de nerf.s.“Je peux me passer du café du matin mais un journal, il n’y a pas mieux pour vous réveiller et commencer à l’aise le travail”, nous confie un médecin qui guette encore à 9h 30, ce jour là, le fourgon du distributeur qui doit passer par Boghni.Par ailleurs, devant le nombre toujours croissant des lecteurs, plusieurs titres sont carrément mis par les buralistes sous le comptoir pour leurs abonnés.Néanmoins, une faveur est accordée aux correspondants locaux de la presse de les consulter sur place.Pour certains citoyens impatients, c’est généralement le cybercafé du coin qui vient assouvir leur soif des nouvelles fraîches du jour.“Je ne peux pas attendre jusqu’à onze heures ou midi pour lire le journal car la presse, si elle n’est pas consultée à la première heure, c’est fini !”, nous déclare notre interlocuteur, qui est fonctionnaire dans une administration.Si à Draâ El Mizan la presse arrive en retard, qu’en est-il de Tizi Ghenif, située à 10 kilomètre plus loin et qui dépend de la première localité ?En effet, la RN 68 qui relie Isser à Draâ El Mizan est désertée par les distributeurs car sur leur route, il n’y a que les localités de Chabet-El-Ameur et Tizi Ghenif sur ce tronçon de quarante kilomètres, ce qui n’est peut être pas rentable.Aussi, les librairies et buralistes de Tizi Ghenif doivent quotidiennement faire le déplacement à Draâ El Mizan pour rapporter leur quota.“Nous travaillons pour rien, si ce n’est pour rendre service à notre fidèle clientèle”, nous confie ce buraliste qui ne tardera pas à jeter l’éponge comme l’avaient fait, avant lui, d’autres. “J’ai arrêté la vente des journaux, car c’est un travail harassant qui te fait perdre non seulement de l’argent, mais aussi de ton temps d’autant plus que plusieurs fois par semaine tu risques de ne vendre aucun du fait que les lecteurs se rabattent sur les revendeurs du boulevard, qui se servent directement de Isser et arrivent à 7h00 ou 7h30, tout au plus”.Un peu plus loin, à dix autres kilomètres, c’est M’kira au milieu des montagnes mais qui cache de nombreux fidèles à la presse.C’est le jeune Maâlem qui, depuis dix années, en tous les temps, fait la navette entre son village de Draâ El Mizan pour rapporter les titres et la presse nationale qu’il revend à 15 dinars, mais souvent à crédit.“Dès ma descente du fourgon de transport, à Tighilt-Bugenu, le chef-lieu de commune, je commence ma distribution en faisant du porte-à-porte”, nous confie ce jeune qui a su trouver une occupation et un travail pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré toutes les souffrances qu’il endure. Tous les citoyens des deux daïrates s’accordent pour lancer un appel à tous les intervenants de la distribution de la presse pour un meilleur service.
Essaïd n’Aït Kaci
