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La ville suffoque

«Il faut avoir des nerfs d’acier pour pouvoir arriver au centre-ville ou encore en sortir.  Dans les deux sens, vous devrez patienter au moins quarante minutes », nous dira ce transporteur de voyageurs qui assure la ligne Draâ-El-Mizan – Boghni. Tout comme cet usager de cette RN 3O, ils sont nombreux à vivre quotidiennement ce cauchemard.

Il faut dire qu’aux heures de pointe, à quatre heures et avant huit heures du matin, la file commence à partir de l’entrée de la ville et plus précisément de l’hôtel Thiniri jusqu’au rond-point. Même si les agents de police règlent souvent la circulation, il n’y a presque aucun répit. «  Pour arriver à huit heures à mon travail, je dois sortir à sept-heures. Pourtant, je n’habite pas loin », nous dira ce fonctionnaire. La situation est encore plus délicate chaque dimanche, quand se tient le marché hebdomadaire. «  En plus des embouteillages, des voitures sont garées sur les deux côtés de la chaussée. Là il faut prendre son courage à deux mains sinon vous ne rentrerez pas indemne chez vous », ajoutera la même personne. Signalons que les usagers de cette route principale n’ont pas d’autres choix pour contourner ces embouteillages, car il n’y a aucune autre déviation possible. Au cours de nos discussions avec les citoyens de la ville, nous apprendrons que l’évitement qui devrait relier le CW 128 à la RN 30 du côté de Tirmitine ( un quartier de la ville) est à la traîne. « C’est un projet qui a été lancé depuis presque deux ans. Toutes les contraintes ont été levées, mais nous constatons que, pour le moment, il n’avance pas. A ce rythme, il faudra encore attendre longtemps, remarquera un commerçant du centre-ville agacé par ces files interminables de voitures qui y transitent chaque jour.  » Ni nos devantures ni les produits que nous vendons n’échappent à la poussière. Quant aux bruits des moteurs, notamment de gros tonnage, il faudra prévoir des stops bruits », ironisera un autre commerçant. Pour en savoir plus sur le projet, nous avons fait une virée sur les lieux, nous avons pu constater qu’ un pont, prévu à ce niveau, est en train d’être réalisé que les travaux étaient en cours, sans pour autant dire que leur cadence fût normale. En tout cas, l’achèvement de cet évitement urge pour désengorger la ville qui suffoque du matin au soir. 

Amar Ouramdane 

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