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Dalila Boudjemaa au chevet de l’environnement

Lors de sa visite d’inspection, Mme la ministre a passé en revue certains projets liés à son secteur, et ce au niveau du chef-lieu de la wilaya. 

L’Algérie est classée par des universités américaines comme 42ème  pays dans le monde, en matière de protection de l’environnement, sur 153 pays étudiés. 

Sur l’échelle continentale et arabe, notre pays se hisse respectivement en deuxième et première position. Ces chiffres reflètent l’intérêt qu’accorde l’Etat à ce secteur on ne peut plus vital. Toutefois ces chiffres sont en complète contradiction avec la réalité du terrain. Nos villes sont irrémédiablement sales et l’écologie est, malheureusement, le cadet des soucis des citoyens, et ce en dépit des efforts consentis par l’Etat. A titre d’exemple, la wilaya de Bouira a bénéficié d’une enveloppe budgétaire de 160 millions de dinars pour l’acquisition des moyens de collecte des déchets, mais aucun résultat visible. Dans le but d’optimiser davantage la politique environnementale et veiller à la stricte application des recommandations et autres textes de loi en vigueur, notamment à l’échelle locale, la ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Mme Boudjemaa Dalila, était hier à Bouira. 

Le parc Dounia enfin livré ! 

Lors de sa visite d’inspection, Mme la ministre a passé en revue certains projets liés à son secteur, et ce au niveau du chef-lieu de la wilaya. Cependant, cette visite a été amputée à la dernière minute de deux points, à savoir la visite du CET de Ras Bouira et celui de la commune d’Ahnif. Pour le premier, la population locale ne cesse de réclamer sa délocalisation, puisque selon certains habitants de Ras Bouira, ce centre d’enfouissement génère bon nombre de désagréments, notamment des odeurs nauséabondes, ce qui  accentue les risques sur la santé des riverains. Ces derniers ont à maintes reprises protesté devant la wilaya, afin d’alerter les autorités locales sur ce problème. Concernant le CET d’Ahnif, il accuse pour sa part un énorme retard, notamment dans l’unité de tri des déchets. Quoi qu’il en soit, ces deux points « zappés » du programme, suscitent certaines interrogations, même chez les proches collaborateurs de la ministre. Hier, donc et après avoir visité la direction de l’environnement, l’hôte de Bouira s’attardera du côté du parc Dounia, situé en pleine cour du chef-lieu de la wilaya. Ce lieu de détente et de loisir qui s’étale sur une superficie de plus de 3 hectares, a été lancé en 2007, mais cependant, il a connu bon nombre de retards liés à sa réalisation. Ce n’est que récemment qu’il a été achevé.  Ce parc, comprend deux (02) lots, l’un pour le génie civil et l’autre pour les plantations et autres pelouses, le tout pour un montant de 150 millions de dinars. En ce qui concerne la gestion et la préservation de ce parc, une convention entre l’Etat et l’EPIC Nadhif, a été signée hier. Par la suite et interpelée par un citoyen qui lui fait état de l’insalubrité qui règne en maîtresse des lieux, dans les quartiers de Bouira, Mme la ministre lui rétorquera : » ces saletés, d’où proviennent-elles? Admettez-le, certains citoyens n’hésitent pas à jeter leurs ordures par les fenêtres. L’environnement est l’affaire de tous », dira Mme Boudjemaa. Avant d’ajouter que  » les Algériens ne paient nullement la taxe des ordures ménagères ( T.O.M) ! Aucun citoyen ne s’acquitte de cette taxe qui est pourtant dérisoire et surtout essentielle. Je le dis et je le répète, l’environnement et sa sauvegarde et l’affaire de tous et pas uniquement des autorités », a-t-elle martelé. 

Projet d’aménagement de la forêt d’Errich:retour à la case départ ! 

Dans la foulée, Mme Boudjemaa, inspectera le projet de l’aménagement de la forêt récréative d’Erriche, située à la sortie-ouest de la ville de Bouira. Ce projet, faut-il le rappeler, a été un véritable « fiasco » pour les autorités locales, notamment la Conservation des forêts de la wilaya. Ainsi et après des débuts prometteurs, ce chantier, a connu d’innombrables piétinements avant son abandon pur et simple. La cause? Le refus de l’entreprise de reprendre les travaux, pour motif de « non-paiement et de la non-signature des avenants ». Ces accusations ont été balayées d’un revers de main par la Conservation des forêts. Cette direction rétorquera que l’entreprise réalisatrice a «gonflé certains devis, ayant trait à l’acquisition de tuiles et autres matériaux». Après moult tergiversations, le wali Maskri décidera de résilier le contrat de l’entreprise et de repartir à zéro. Il est utile de préciser, que ce projet d’une AP initiale, de plus de 12 milliards de centimes, a consommé la moitié de son budget pour enfin finir aux oubliettes. Hier, le ministre de l’environnement a procédé à la relance du projet, tout en insistant sur  » le sérieux » des deux parties ( entreprise et conservation des forêts) dans la réussite de ce projet. Par ailleurs et concernant la consommation énergétique sur ce site : » Je vous recommande d’installer des panneaux photovoltaïques afin de préserver l’écosystème », a-t-elle préconisé.    

156 millions pour la réhabilitation des espaces verts

Le dernier point abordé durant la visite de Mme la ministre est celui relatif à la gestion et à l’aménagement des espaces verts, au niveau des 14 communes de la wilaya. Pour ce faire, une enveloppe budgétaire, estimée à plus de 156 millions de dinars, a été allouée. Les cités concernées sont entre autres : les jardins publics de Bouira, Ain Bessam, M’Chedellah, Lakhdaria, Bir Ghbalou, Sour El Ghozlane, etc. Mme Boudjemaa insistera sur le volet de la prise en charge de ces espaces de détente : « J’exige que ces endroits soient bien entretenus et puissent être des petits coins de paradis en milieu urbain », a-t-elle indiqué. Il faut dire que les espaces verts à l’échelle de la wilaya sont négligés et abandonnés par les autorités. C’est l’anarchie qui prédomine. Pourtant, pour chaque espace, la gestion est spécifique : nombre de tontes ou de fauches annuelles, taille des haies, usage de produits phytosanitaires ou non. Ces espaces sont laissés à l’abandon. Ils sont le reflet d’un autre mode de gestion archaïque qui ne tient nullement  compte de la biodiversité et des économies de ressources, conformément au développement durable. L’exemple le plus édifiant de cette mauvaise gestion et surtout l’incompétence des services concernés, on le retrouve du côté du jardin public de la cité Gouizi Said, à quelques encablures du siège de la wilaya.  Cet espace de détente s’est transformé au fil du temps, en un véritable dépôt d’ordures en tous genres. En effet, les sachets, les gobelets et autres emballages en plastique jonchent cette placette. Les haies de petits arbustes, qui bordent ce lieu, sont complètement saccagées. Les palmiers du type “Washington», plantés aux quatre coins de ce site, sont dans une situation lamentable. Pis encore, le gazon verdoyant, qui tapissait cette placette, a pris une couleur jaunâtre. Bref, un jardin à l’abandon. 

 Ramdane Bourahla

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