Les habitants de la commune de Timizart, dans la daïra d’Ouaguenoun, ne savent plus, ces derniers jours, où donner de la tête, tant ils subissent un vrai calvaire sur le plan de l’approvisionnement en denrées vitales à la vie, notamment l’eau et le lait. En effet, cela fait maintenant plus de deux mois que cette commune subit une pénurie de lait en sachet et les camions livreurs se font de plus en plus désirer. Aussi, les rares jours où ces derniers arrivent avec leur précieuse livraison, des bousculades monstres sont vite constatées. Dans cette ruée, dégradante et humiliante, c’est à qui arrivera le premier pour pouvoir, peut-être, acquérir un ou deux sachets, faute de mieux. Ce qui est, par ces temps de pénuries, un exploit digne d’être relaté. Voilà un paradoxe incroyable, quand on sait que cette région, à vocation agricole, jouit du plus grand cheptel bovin à l’échelle de la wilaya, qui pourrait, en plus, s’approvisionner en lait de l’usine «Tifralait », sise dans la commune de Tigzirt, toute proche de la daïra d’Ouaguenoun. Et comme un malheur ne vient jamais seul, voilà que, depuis plus de quatre jours, toute la commune est privée d’eau. Les raisons de cette situation, selon l’agent de l’ADE chez qui nous nous sommes rendus pour nous enquérir de la situation, sont les travaux de renouvellement de la conduite, qui sont en cours entre le village d’El Hamri et Imaloussène. Selon notre source, les travaux ne devaient durer que trois jours, mais un imprévu a fait que le rétablissement de l’approvisionnement en eau de toute la commune connaîtra un retard d’au moins deux ou trois jours encore, puisque une nouvelle avarie de la tuyauterie, pourtant nouvellement placée, est survenu entre temps. Autrement dit, les habitants de la commune de Timizart sont invités à prendre leur mal en patience, chose qui n’est pas évidente du tout, surtout avec le retour des grandes chaleurs en ce mois d’avril. Suite à ce désagrément, les citoyens sont réduits à chercher cette denrée précieuse dans des fontaines, souvent lointaines. Certains d’entre eux, surtout ceux habitant le chef-lieu communal, Souk El Hed, et qui n’ont pas de puits et encore moins de fontaines publiques, sont obligés de se déplacer jusqu’à Yakouren pour pouvoir s’approvisionner en eau potable. On imagine, dès lors, le calvaire de tous ceux qui ne sont pas véhiculés et qui ne peuvent se permettre ce genre de déplacements. Même l’APC, sensée apporter des solutions efficaces à ces situations d’urgence, n’a pas pensé à ravitailler, via des citernes, la population en eau, ce qui aurait pu atténuer, un tant soit peu, la tension et l’angoisse des habitants, en attendant le rétablissement de la distribution de cette denrée, essentielle pour la vie, par les services de l’ADE locale.
Ait Slimane Amazigh
