“Un ami m’a spolié alors que j’étais en prison”

Partager

l Cela fait bien longtemps que le chanteur Akli Yahiaten ne s’est pas exprimé publiquement. D’ailleurs, il ne l’a que rarement fait tout au long de sa riche et longue carrière.Une fois donc n’est pas coutume, Yahiaten s’est livré, comme on se confesse à un frère, dans son dernier entretien accordé à… Lounis Aït Menguellet à travers le dernier numéro du mensuel culturel “Passerelles”. Yahiaten, dans cette confession s’est-il oublié ou a-t-il bien mesuré la portée de ses révélations ? En tous les cas, il a visiblement dit tout ce qui lui pesait sur le cœur, et sans complexe, aucun, il s’est même laissé évoquer ses “anciens séjours en prison”. Il en garde même un grain de fierté. Normal ! Il a été incarcéré pour la bonne cause.“C’est vrai, vous savez, entre 54 et 62 en France, le moindre contrôle dans un café pouvait vous valoir un séjour en prison, un coup pour des chants patriotiques, un coup pour exercice de politique, cela m’a valu effectivement plusieurs passages à la prison de la santé. Nous étions nombreux à avoir subi ce genre d’arbitraire”, dit-il. Yahiaten révele qu’il a été “spolié”… par “un ami” durant justement un de ses séjours carcéraux.Ainsi répond-il lorsque Aït Menguellet lui demande “à qui appartiennent au juste les chansons “Inas Imlaâyoun Taous” et “Aman Uzaghar” qui ont été chantées par un autre interprète. “Plus que ça, il y a eu 6 ou 7 chansons qui m’ont été “prises” par abus de confiance. On a hérité de moi de mon vivant. Si seulement cette personne avait eu la décence de les chanter correctement en restant fidèle au texte. Akal uzaghar d ikkan si lebher, trouvez l’intrus ! on avait profité d’un de mes séjours en prison pour me spolier et le pire, c’est que cela a été fait par un ami”. Terrible confession de l’artiste. Le mal a dû le ronger tout ce temps. Mais, il lui fallait un vis-à-vis de la trempe d’Aït Menguellet pour le dire, le révéler, et balancer publiquement cet “ami”. Il pensait peut être ne pas l’avoir divulgué à n’importe qui ? Ou peut-être a-t-il trop enduré pour garder tout cela uniquement pour lui ? Avec le temps ça a sans doute pris trop de place au fond de lui, et ça devenait pesant à supporter. Aussi l’ampleur qu’a prie le phénomène des reprises commence à l’irriter plus que ça ne le déçoit.Il s’insurge : “Le phénomène de reprises qui permet la naissance de pseudo-artistes qui, loin d’apporter quelque chose de nouveau à la création artistique, amorce plutôt son déclin. Vous rendez-vous compte ? Un de ces chanteurs qui a repris une de mes chansons a été l’invité d’une émission de télévision. A l’animateur qui lui posait une question au sujet de cette reprise, il répondra que loin de me léser il me rendait plutôt service en me faisant connaître. Que dire de cela ?”… S’est interrogé Yahiaten. No comment.

Djaffar C.

Partager