Les agriculteurs de la wilaya de Tizi-Ouzou ont décidé d’une action de protestation à durée illimitée. Rendez-vous a, en effet, été donné pour lundi, à tous les agriculteurs de la wilaya devant les sièges de la direction locale des services agricoles (DSA) et de la Chambre de l’agriculture (CA) afin de mettre à exécution la décision prise, jeudi dernier, à Ain Zaouia.
Le mouvement de protestation des fellahs au niveau de la wilaya s’élargie de plus en plus. Jeudi dernier, l’Association pour le développement de l’agriculture de la commune de Timizart (Adact) s’est réunie au stade communal de Aïn Zaouia, en présence des agriculteurs de la région et d’autres venus de Frikat, Ouacifs, Boghni, Draâ El Mizan et Ouadhias. Une occasion pour les membres de l’Adact d’arrêter une journée pour l’action décidée en assemblée générale, lundi dernier. C’est ainsi que la journée du lundi a été décrétée comme premier jour d’une action de protestation illimitée dans le temps. En effet, et comme nous l’explique le président de l’association, Mouloud Amias, la direction des services agricoles ainsi que la chambre de l’agriculture seront fermées par les agriculteurs à partir de lundi. Une action qui se veut, cette fois-ci, « illimitée ». Notre interlocuteur souligne les quelques acquis, concédés par le ministre de tutelle et arrachés au terme d’une réunion à laquelle avait été conviée l’association, mardi dernier. C’est le cas, nous explique le premier représentant de l’association, de la subvention qui va être directement versée sur les comptes des agriculteurs sans passer par les caisses des laiteries. L’autre acquis concerne le prix du son. « Il a été fixé à 1300 DA le quintal », ajoute le même interlocuteur. Les principales revendications, à savoir la revue à la hausse de la subvention ainsi que du prix du litre de lait, n’ont pu être satisfaites. C’est pour cette raison, d’ailleurs, que les agriculteurs ne veulent pas lâcher prise et ont décidé de continuer dans la protestation, avec cette action illimitée de blocage des deux institutions agricoles locales, et ce jusqu’à prise en charge de leurs revendications. « On va fermer la DSA et la Chambre de l’agriculture, car pour nous, ils ne servent à rien, du moment qu’ils ne savent pas et ne prennent pas en considération ce qu’endurent les agriculteurs au quotidien», dira le président d’Adact, qui souligne, par ailleurs, qu’« au terme de la réunion, d’autres revendications ont été soulevées par les agriculteurs », notamment la nécessité de dissoudre le conseil interprofessionnel du lait, pour y élire de vrais « fellahs ». Et pour cause, ledit conseil « avait déclaré le prix de revient du litre de lait à 40 DA, alors qu’en réalité il est de 67 DA », souligne la même source. Par ailleurs, le président de l’association appelle au boycott du salon de l’agriculture local, voir d’empêcher sa tenue, cette année, car, pour lui et ses camarades fellah vivent sur le terrain d’énormes problèmes que ce salon « ne met pas en avant comme d’ailleurs les difficultés qui étouffent les agriculteurs», explique la représentant des agriculteurs.
Tassadit Ch.