Les importantes pluies qui se sont abattues sur la région, durant le mois de mars écoulé, ont réveillé, à nouveau,la rivière Assif Ziane qui prend naissance à l’ouest de la chaîne montagneuse de Chréa et se déverse dans Assif N’Sahel.
Elle traverse le territoire des communes Ath Rached, Ath Leksar, El Esnam, Bechloul et El Adjiba récoltant, sur son passage, les eaux pluviales drainées par de nombreux ruisseaux et l’ensemble des rejets d’assainissements de ces communes. L’élévation du niveau des eaux de cette rivière a fait des dégâts sur les terrains agricoles. En effet, en débordant de son lit, l’eau a emporté tout sur son passage, allant même jusqu’à menacer les habitations comme c’est le cas au niveau du village Ichihane, notamment au côté Est, où un verger de quelque 250 poiriers et une oliveraie a été détruit, au même titre que des ruchers et un poulailler dévasté. Quant à la passerelle que les citoyens ont aménagé pour rejoindre le chef-lieu de commune et la RN5 distante de quelques 500m au lieu de faire un grand détour de 04km par IDAHACHEN, via la RN98, elle n’a pas résisté longtemps devant la furie des eaux. L’itinéraire du ruisseau fort incliné la nature du sol et enfin l’absence d’un ouvrage de protection des bordures du cours d’eau comme les longueurs de corrections torrentielles (gabionnage) sont les causes de ces dégâts engendrés à chaque passage de tempêtes pluviales. Les agriculteurs, dont les vergers sont inondés après le passage des violentes crues du mois de mars, interpellent les pouvoirs publics pour remédier à cette situation. Le lit de ce ruisseau, qui était jadis des terrains agricoles hautement fertiles, est, à l’heure actuelle, large de quelque 100m. Si ce n’est pas les buissons assez touffus et les roseaux qui ont poussé le long des bergers et forment des digues naturelles, les dégâts auraient été plus importants. Nos interlocuteurs affirment avoir saisi toutes les autorités, depuis plusieurs années, mais rien n’a été entrepris, à ce jour, pour limiter les dégâts et protéger ces surfaces agricoles qui font vivre des dizaines de familles. Les mêmes citoyens souhaitent l’intervention de l’Etat pour les aider à aménager une passerelle solide. Rappelons qu’un cas similaire de violentes crues à Assif Tiksiriden, dans la commune de Chrofa, a fait réagir le wali de Bouira interpellé par les riverains à propos de ce cours d’eau lors de sa dernière visite dans la région. Le premier magistrat de Bouira a donné sur place des instructions fermes à ce qu’il soit pris en charge dans les meilleurs délais.
Les villageois se plaignent de plusieurs autres contraintes
Plusieurs moyens d’accompagnement font cruellement défaut dans ce village. A commencer par l’assainissement dont le réseau n’est pas réalisé à ce jour. Les citoyens continuent à utiliser des fosses septiques sommairement aménagées à l’origine de la pollution des puits par infiltration. D’autres profitent de la présence du moindre petit ravin pour y lâcher leurs rejets d’assainissement sans la moindre règle d’hygiène et contribuent ainsi à la pollution de l’environnement. L’autre contrainte soulevée par les villageois est celle de l’AEP. Ils affirment recevoir l’eau dans leurs robinets à raison de 04h toutes les trois semaines et qu’ils se voient contraint de faire recours au système d’approvisionnement par citernes payées à 800 DA. Rappelons que ce village est pris dans le programme d’AEP à partir du barrage Tilesdit dont les travaux sont en cours, selon une source proche de l’APC. Les citoyens ont également signalé l’état de l’unique piste non revêtue qui desserve la partie est du village Ichihane et enfin le non raccordement de leurs foyers au gaz de ville. Le seul fait positif notable, constaté sur les lieux est la réalisation des logements auto-construction et des logements ruraux à l’origine d’un sensible recul du vieux bâti.
Oulaid Soualah