Visiblement attristés et navrés par l’incendie de la Maison de la Culture, qui s’est produit le 5 avril dernier, lors du déplacement d’Abdelmalek Sellal à Béjaïa dans le cadre de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 17 avril, une centaine d’artistes de la wilaya, tous arts confondus, ont organisé, hier , sur l’esplanade de la maison de la culture, un rassemblement pour dénoncer, haut et fort, ce qui s’est passé samedi dernier.
et demander, du coup, aux pouvoirs publics d’interdire toute activité politique dans les espaces culturels et réclamer, avec force, la réparation dans l’immédiat de ce qui a été détruit, avant l’arrivée de la saison estivale et du Ramadhan. Parce que, les seuls perdants, martèlent-ils, «ce sont d’abord les travailleurs de la Maison de la culture, qui se retrouvent en chômage forcé les artistes, qui n’ont plus où se produire ou exposer leurs œuvres, et les citoyens, bien sûr, qui perdent leur espace de culture, de distraction et de loisirs». Prenant la parole, le chanteur Boualem Berr, visiblement très peiné par la destruction de l’enceinte culturelle, souligne que si Abdelmalek Sellal avait prévu un autre endroit, le stade par exemple, pour faire sa campagne électorale, la Maison de la culture de Bejaia n’aurait subi aucun dégât. Aussi, et au nom de tous les artistes présents, il réclame de soustraire, à l’image des mosquées, les Maisons de la culture et tous les espaces culturels de la politique. Parce que, ajoute-t-il, «les politiques ne viennent à Béjaia qu’au moment des élections, pour inciter les citoyens à voter en masse». A noter que non loin de l’endroit où se sont rassemblés les artistes, sur la même esplanade, se tient un autre attroupement de jeunes, où Rachid Nekkaz, ex candidat à la candidature pour la présidentiel, tout en écoutant les doléances des jeunes et en déclarant soutenir l’action des artistes, distribuait aux jeunes de petits bulletins de vote à l’entête du Mouvement pour la Jeunesse et le Changement, qu’il leur recommande de glisser dans l’enveloppe de vote et dans l’urne. Dans ce bulletin de vote spécial, il est écrit, en arabe, en tamazight et en français, «je vote pour le changement». La grappe de jeunes qui l’entourait lui parlait de l’officialisation de Tamazight.
B. Mouhoub