Pour clôturer sa campagne électorale, le candidat Ali Benflis a opté pour la ville de Rouiba. Parmi les invités du premier rang, il était loisible de distinguer Ali Benouari, le général Yala et Rachid Benyellès.
Tous trois ont en effet manifesté publiquement leur soutien au candidat Benflis. Ce n’est qu’à 17h 45’ que le candidat a fait son apparition dans la salle, sous les « Ulac Smah Ulac», scandés par ses militants massés dans les tribunes. Pour son dernier discours, après trois semaines de campagne, Ali Benflis a insisté sur la sacralité de la volonté populaire : « On ne peut aller à l’encontre de la volonté du peuple », a-t-il indiqué d’emblée, insistant sur le fait que seule l’urne saura trancher le jour du scrutin. « Le peuple est suffisamment mûr pour distinguer les choses », a-t-il dit, avant de lancer un appel pour ceux qui hésitent encore à aller voter : « Je vous appelle à saisir cette chance historique pour apporter un changement », leur dira-t-il. A l’endroit des jeunes, Ali Benflis a surtout fait des promesses. Il dira que s’il venait à être élu, il accorderait une importance capitale à l’épanouissement de la jeunesse et à ses besoins spécifiques. Ali Benflis a consacré une bonne partie de son intervention pour répondre aux accusations dont il a fait l’objet de la part de la direction de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika. A ce propos, il n’a pas mâché ses mots : « mon éducation ne me permet pas d’insulter les gens », ou encore : « Vous voulez que j’insulte ? Il n’en sera rien ! », a-t-il dit. La mise au point faite, le candidat Ali Benflis s’est attaqué frontalement à l’équipe gouvernementale, leur reprochant de n’avoir rien pu faire pour apporter le calme dans la vallée du Mzab. « Ils n’ont jusqu’à présent pas réussi à régler le problème à Ghardaïa, je me demande comment ils comptent le faire après ! », s’est-il interrogé. Sur un autre registre, Ali Benflis a salué la position de l’Armée nationale populaire, pour, a-t-il indiqué avoir affiché son intention d’assurer la neutralité lors de cette présidentielle. Aussi, il a mis en garde les responsables locaux, en indiquant : « Je mets en garde contre toute tentative de fraude, active ou passive », et d’ajouter : « j’appelle l’ensemble des responsables chargés de garantir la transparence à être vigilants et à n’obéir qu’à leur conscience ». Et de continuer : « Le peuple ne va pas accepter la fraude car il va protéger ses voix ». « Il faut que chacun d’entre nous assume ses responsabilités », a-t-il encore dit. Des attaques au vitriol, il y en a eu hier dans le discours de Benflis. On peut citer celle où il fait le parallèle entre la dernière révision de la constitution et ce qu’il surnomme “le culte de la personnalité” du président sortant. Cette phrase prononcée en dit long sur son intention de nuire à son concurrent. « On a ouvert la porte à la présidence à vie. Nous ne sommes ni un royaume ni un émirat », a-t-il encore lancé. Par ailleurs, le candidat à la présidentielle a tenu à avertir : « S’il y a fraude, sachez que je ne me tairai pas ! ».
Samira Saidj

