“Nous appelons la population à une extrême vigilance”

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La pétition lancée sur le Net, par le Mouvement Culturel Berbère pour la marche commémorative du 34ème anniversaire des événements du  20 avril 1980, a récolté des milliers de signatures. 

La marche à laquelle a appelé le MCB s’ébranlera du campus de Targua Ouzemmour  de l’université Abderrahmane Mira vers le siège de la wilaya de Béjaïa, en passant par Aamriw.En effet, les initiateurs de l’action, qui sont pour la plupart d’anciens militants de la cause Amazighe, dont, entre autres, Aziz Kersani, Lounaouci Mouloud, Doumane Said, Tari Aziz, Khelil Said et Baraka Malika, nous ont fait savoir lors d’une conférence de presse animée, hier, au siège du centre de documentation et d’information en droits de l’homme (CDDH), que « l’esprit du 20 avril a été repris »,  « Nous appelons la population de Béjaïa à une extrême vigilance. Un comité  de veille a été mis en place dans le but de prendre en charge les conséquences de l’élection présidentielle, qui intervient dans un contexte particulier, engageant le pays dans de grandes incertitudes pouvant  porter atteinte au lien social qui fonde toute communauté politique», écrivent les initiateurs de la marche du 20 avril dans leur appel.  En outre, c’était lors de la réunion du 11 avril dernier, qui a rassemblé les anciens militants,  écrivains, journalistes et représentants de la société civile, qui s’est tenue à Tighremt, dans la commune de Toudja, à l’ouest de Béjaïa, que le mouvement culturel berbère a été reconstitué afin d’organiser, nous dit-on, non seulement une marche « pacifique et transpartisane », pour la commémoration du 34ème anniversaire des événements du 20 avril 1980, mais aussi pour envisager d’autres actions dans un avenir proche. « Nos repères communs pour la marche du 20 avril sont : la reconnaissance de l’identité et de la langue Amazighes et le respect des libertés démocratiques », déclare-t-on. Par ailleurs, les organisateurs de cette marche témoignent aussi leur solidarité avec les mozabites : « qui résistent par le plus grand des sacrifices, afin de préserver leur identité culturelle et religieuse et dénonçons avec la plus grande vigueur toute atteinte, sous quelque forme que ce soit,  à  la dignité des Amazighs des Aurès ».   Quant au MAK, qui a appelé auparavant à une marche qui se déroulera en même temps que celle du MCB, ces derniers nous ont fait savoir que « le MAK appelle chaque année à des marches qui se basent sur des positions politiques que nous pouvons partager ou pas. Notre combat est celui de l’officialisation de Tamazight et la reconnaissance  des libertés démocratiques. La marche du  20 avril devrait rassembler tout le monde, quelles que soient les tendances politiques, afin de déjouer les différentes manœuvres d’implication de la Kabylie dans des luttes claniques en lesquelles elle ne se reconnaît pas. Notre combat continue quelle que soit la suite de l’après 17 avril. Cependant, les hommes, les femmes et enfants, sont invités à participer massivement à cette marche pacifique». En outre, les initiateurs nous ont fait savoir que Tamazight ne se donne pas, mais devrait  s’arracher, et le vrai débat s’ouvrira après le 20 avril.

Hafid Nait Slimane

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