Situé sur la RN68, à mi-chemin entre Chaâbet El Ameur (Boumerdès) et Tizi Gheniff, au village Tamdikt, relevant de la commune de M’Kira, il n’y a que deux épiceries. Néanmoins, pas moins de trois cafés maures, où les prix à la consommation des boissons, chaudes sont restées les mêmes que ceux pratiqués depuis fort longtemps, y sont en activité. En effet, le prix de la tasse de café est toujours 15 dinars, celui d’un grand verre de thé est proposé à 10 dinars et les boissons fraîches, en petites bouteilles ou en verres, frisent le prix d’achat.
« Comme vous voyez, à cette heure de la journée (10h), il n’y a pratiquement pas de clients hormis ces vieux fellahs ou ces retraités qui passent leur temps plus à se chamailler qu’à jouer aux dominos, alors que les plus jeunes attendent qu’on leur fasse appel pour une éventuelle embauche, car de nombreux entrepreneurs n’hésitent pas à venir jusqu’ici, lorsqu’ils ont besoin de main-d’œuvre. Donc, nous n’avons que des habitués, surtout qu’ici à Tamdikt, c’est un village familial », nous confie l’un des cafetiers, dont la terrasse donne directement sur la RN68 où un vendeur de » chemma » a installé son petit étal juste au niveau du ralentisseur. Pour les quelques jeunes rencontrés sur les lieux, ces cafés maures restent les seuls lieux où ils peuvent passer leur temps, en attendant de trouver un travail. « Il est vrai que les cafetiers de Tamdikt ne s’attendent pas à s’enrichir du jour au lendemain, mais malgré ces prix, qui n’existent pas ailleurs, ils ne font pas de grandes recettes, car ils savent pertinemment qu’avec notre pauvreté toute augmentation des prix entraînerait certainement et inexorablement la fermeture de leur commerce », nous déclare un jeune maçon qui venait de recevoir un coup de fil pour être embauché. Par ailleurs, ces trois cafés maures disposent chacun d’un téléviseur Plasma qui fonctionne durant toute la journée.
Essaid Mouas