Ali Benflis rejette les résultats du scrutin

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Ali Benflis, qui voit son score doubler par rapport à la présidentielle de 2004, rejette les résultats du scrutin de ce jeudi, qui l’accrédite, selon les résultats partiels, de 12, 18%. L’ancien chef du gouvernement, a annoncé à demi-mots, la création d’un parti politique pour poursuivre son combat politique. «Je ne reconnais pas les résultats de ces élections. Sinon, je serais complice de la fraude. Je vais protester avec tous les moyens politiques et pacifiques», a-t-il tonné face aux journalistes. Déçu des scores annoncés, Benflis a laissé entendre qu’il va créer une formation politique et appelle, d’ores et déjà «tous ceux qui se reconnaissent dans son programme de renouveau national», à rejoindre ce cadre. « Je ne vais pas décevoir tous ceux qui ont soutenu mon projet de renouveau national. Prochainement, je vais dévoiler la forme de mes actions à venir», a-t-il déclaré lors d’un point de presse, tenu hier en fin de journée à Alger. Ali Benflis, qui annonce, ainsi son intention de créer un cadre politique organisé pour poursuivre son combat politique, n’a pas été avare en qualificatifs pour disqualifier l’issue du scrutin d’avant-hier. «Il n’y pas eu d’élection, hier», a-t-il déclaré au début de sa déclaration à la presse. Pour lui, «le 17 avril, il y a eu distribution des voix de la part de l’administration. Certains ont été récompensés, d’autres sanctionnés». Condamnant ce qu’il a qualifié de «chantage par la peur» durant la campagne, le candidat malheureux n’a pas cessé non plus, de crier à la fraude et affirme : «aucune alternance ni changement démocratique n’est possible avec la fraude ». Et d’appeler la classe politique à «unir ses rangs». Pour lui, la fraude à prévalu, à grande échelle, durant le déroulement du vote, non sans s’attaquer à Bouteflika, qui gagne cette élection avec plus de 81% des suffrages exprimés. «Cette fraude bénéficie à quelqu’un qui n’a pas la capacité physique de gérer les affaires du pays. Le peuple va le constater. L’Algérie sera gérée par procuration. Ce qui constitue une menace contre la stabilité du pays. Le changement sera imposé à travers une résistance forte de la part du peuple, avec l’appui d’une force politique pacifique et unie», dira t-il encore. Benflis fera savoir que «la fraude a été préparée et planifiée depuis longtemps», et remet en cause, au lendemain du scrutin, «le parti pris du Conseil constitutionnel, qui a accepté la candidature d’une personne qui ne répond pas aux conditions requises pour être éligible à ce poste, notamment la présentation d’un certificat attestant de la bonne santé physique et mentale, du candidat à la présidentielle.» A la fin de son intervention, Benflis a qualifié le système de «pourri» et de «corrompu», soutenant que « même Staline n’aurait pas fait ça».

M.A.T.

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