L’oued Amarigh, qui prend source des fins fonds des chaînes montagneuses des Bibans, dans la wilaya de Bordj Bou-Arreridj, est connu pour la qualité saumâtre de son eau, d’où le nom de « Amarigh ».
Cette rivière s’anime, uniquement, en hiver et au printemps, pour voir son débit flancher durant l’été et l’automne. Elle parcourt le territoire de la commune de Boudjellil à l’est, en passant par les terres des villages Mechik, Tala Lbir et Béni Mansour, sur une distance d’environ 40 kms, pour déboucher sur l’oued Sahel. Toutefois, à l’instar de tous les cours d’eau de la région, l’oued Amarigh n’échappe pas, non plus, à la pollution qui va crescendo. En effet, cette rivière, qui constituait par le passé une manne hydrique pour les paysans de la région, en ce sens qu’ils irriguaient les cultures maraîchères et les arbres fruitiers avec son eau, nonobstant son goût saumâtre, est, aujourd’hui, polluée et ne sert plus à rien !
Les eaux usées des différents réseaux d’évacuation y débouchent par hectolitres au quotidien. L’eau de cet oued a perdu sa couleur naturelle et sa limpidité et ce à cause des eaux usées glauques et pestilentielles.
Il est devenu un égout à ciel ouvert. Et comme pour porter l’estocade à cet environnement fragilisé les ordures ménagères et les débris en tout genre sont, à leur tour, jetés, sans ménagement et chaque jour, dans le lit de cette rivière, mettant à nu l’insouciance et le manque de civisme des habitants, lesquels l’apprendront un jour à leur dépend, lorsque la nature se « vengera » d’eux en polluant la nappe phréatique, d’où sont alimentées, à travers des forages, plusieurs localités de la commune de Boudjellil.
D’aucuns ne comprennent pourquoi les habitants continuent à jeter les déchets et les déblais dans cette rivière, alors que le ramassage des ordures s’effectue régulièrement ? « Les éboueurs passent chaque jour dans le village pour ramasser les ordures, pourquoi, alors, les habitants les jettent dans l’Amarigh au lieu de les remettre aux éboueurs ! » lance un habitant de Béni Mansour.
Syphax Y.
