Les prix pratiqués au marché hebdomadaire du quartier populaire de Sidi Ahmed ne sont pas à la portée des ménages aux revenus moyens.
Pour preuve, la pomme de terre, qui est un aliment de base, est cédée entre 40 et 45 DA, la tomate est à 100 DA, les poivrons qui vont avec sont affichés entre 130 et 150 DA, les artichauts et les petits pois, qui sont en leur pleine saison, sont cédés respectivement à 60 et 70 DA le kilo bien qu’ils ne soient rarement de première fraîcheur, la salade est vendue à pas moins de 100 DA, les haricots verts qui restent pour beaucoup un produit de luxe sont affichés entre 180 et 200 DA le kilo…, et ce malgré que les produits exposés à la vente au marché de Sidi Ahmed ne sont pas toujours de première fraîcheur. Mais l’avantage de ce marché qui se tient sur la route même de la cité est de permettre aux habitants, qui sont loin des marchés couverts, de se retrouver et de faire leurs provisions pour la semaine. D’ailleurs, ce marché où la majorité des acheteurs sont des femmes, ne commence réellement à s’animer qu’à partir de 10 heures ou 11 heures. C’est vrai que contrairement à la plupart des hommes, les femmes sont plus économes et n’achètent que les produits dont elles auront réellement besoin, mais la chose qu’elles ont du mal à comprendre, c’est qu’il y a à peine six mois 1 500 à 2 000 DA leur suffisaient pour remplir leur couffin, alors que maintenant, il faut presque le double ou plus pour avoir la même quantité de légumes. Les prix augmentent de manière si insidieuse sans qu’elles s’en rendent compte, et ce, en dehors des périodes où ils flambent littéralement, à savoir le mois de Ramadhan ou à l’approche des fêtes religieuses. « Les occasions pour augmenter les prix y en a beaucoup, mais celles qui les feraient baisser, n’y en a aucune. Parfois, les prix, quand ils ne montent pas, s’ils leur arrivent de faire une pause, c’est pour mieux grimper après », commente une mère de famille un couffin à la main. Malgré tout cela, le consommateur paye sans rechigner pour ne pas crever de faim.
B. Mouhoub