L'acte de désespoir

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  Par Amar Naït Messaoud

Les derniers soubresauts de la bête immonde du terrorisme ont, encore une fois, choisi la Kabylie, pour prétendre signer l’acte de présence d’un phénomène antinational qui dure depuis 1992. Vingt-deux ans après, avec un intervalle d’une décennie « dédiée » par ceux qui ont juré de la perte de l’Algérie, à éliminer tout ce que le pays a de substantiel, l’on compte rééditer une situation historique, faite de mort et de désastre, dépassée par le temps. Le moment est bien choisi, soit deux jours après les présidentielles du 17 avril, où les Algériens ont refusé d’être entraînés dans la voie de l’anarchie et de l’hypothétique « printemps arabe ». Compte-on les punir pour cette conduite?

Quel pays, mieux que l’Algérie, peut se plaindre d’avoir bu le calice jusqu’à la lie en matière d’atteinte à l’intégrité physique, morale et psychologique de ses populations. Cette lugubre entreprise, qui a pris les allures d’un génocide pendant l’année 1997, est un laboratoire grandeur nature où, avec la lutte antiterroriste menée par les patriotes algériens, sont venues s’instruire d’autres nations, particulièrement lorsque le « printemps arabe » déborda sur les pays du Sahel à partir de 2012. Les plaies et les stigmates, malgré le retour à la paix, grâce à l’action de l’armée et des forces républicaines issues de la société civile, parlent d’elles-mêmes. En plein milieu de la vague terroriste, plusieurs pays qui auraient pu aider l’Algérie d’une façon ou d’une autre (renseignement, armement, finances) avaient le regard ailleurs, ou pire, préféraient parler d' »opposition armée », avec le fameux « qui tu qui ? ». Certains pays avaient déroulé le tapis rouge aux cerveaux de la subversion islamiste, aux commanditaires et autres criminels. Ils en arrivèrent à nourrir le secret espoir de voir s’effondrer un pays, important sur le plan géostratégique et représentant un rare exemple de la lutte anticoloniale du 20e siècle.  Depuis une décennie, avec le reflux du phénomène en Algérie, le terrorisme a fait l’objet de plusieurs colloques et journées d’études pour le décrypter dans son essence et dans sa substance.  Les conditions socioéconomiques peuvent, théoriquement, expliquer, en partie, les actions terroristes. Cependant, le « laboratoire » algérien a pu fournir un autre exemple d’un terrorisme, alimenté et actionné par une mouvance d’essence antinationale. Celui qui eut à user de ce terme, dès l’apparition des premiers actes, est feu Mostefa Lacheraf, le patriote que les islamistes avaient déclaré apostat. Il savait de quoi il parlait, lui, l’auteur de l’ « Algérie, nation et société ».

Certains milieux ont essayé de « délester » le terrorisme de ses objectifs politiques et de sa matrice idéologique qui est l’islamisme. Mais il se trouve que ce sont les commanditaires, eux-mêmes, qui en assument la philosophie. Ce qu’a pu vivre la Tunisie au cours des deux dernières années est là pour attester de la similitude d’un phénomène transnational, qui est prêt à être utilisé dans la subversion dont a le secret la géostratégie mondiale. L’exemple des pays du Sahel, à commencer par le Mali et qui a débordé sur l’Algérie à travers Tiguentourine, est là pour le prouver.

Tout en gardant certaines capacités de nuisance, comme il vient d’en donner la preuve à Iboudrarène où 11 jeunes soldats ont été assassinés, le terrorisme n’a pas d’avenir en Algérie.

A. N. M.

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