Des terrains agricoles menacés !

Partager

L’importante pluviométrie enregistrée, cette année, a fini par mettre à nu l’incroyable négligence des services concernés.

Certains cours d’eaux commencent à faire d’importants dégâts sur les terrains agricoles qu’ils traversent en emportant des parcelles entières de terres fertiles à chaque nouvelle crue, allant même jusqu’à constituer une menace pour les ouvrages d’utilité publique réalisés, à proximité des bordures des cours d’eau. Par endroits, ce sont carrément des habitations occupées qui se retrouvent sous la menace directe des débordements des ruisseaux, ravins et rivières au point de faire réagir les citoyens. Ces derniers ont, à plusieurs reprises, mené des actions de protestations pour se faire entendre par les gestionnaires du secteur, qui continuent à se voiler la face et ignorer ce phénomène naturel.

Ça déborde de partout…

Depuis le retour du cycle humide, en 2004, marqué par d’importantes chutes de neige, une non moins importante pluviométrie a fini par réveiller tous les anciens cours d’eau qui se comptent par dizaines dans la wilaya de Bouira. Ces cours d’eau finissent leur course dans Assif n’Sahel qui est un réceptacle géant auquel se déversent, outre les eaux des ravins et des ruisseaux, la totalité des rejets d’assainissements des daïra de M’Chedallah de Bechloul et une partie de ceux de Haïzer. Certes, quelques opérations de correction torrentielle (gabionnage) sont entreprises çà et là par les services de l’hydraulique et ceux des forêts, mais elles sont loin d’éloigner le danger qui plane sur les réseaux routiers, électriques, du gaz naturel ou de l’AEP, réalisés à proximité des cours d’eau, ni encore moins réduire les dégâts qu’ils causent aux terrains agricole et le tissu végétal. Et ce n’est que le début, sachant que ce cycle humide s’étalera sur les 36 années à venir. Nous pouvons citer, à titre d’exemple, Assif Tiksiriden, qui descend des hauteurs de Tirourda via la commune Aghbalou et qui arrive à Chorfa sous forme d’un important torrent après avoir drainé tout au long de ses 25 kms de longueur, toutes les eaux des ravins et ruisseaux et autres sources naturelles. Il a provoqué des dégâts dans les vergers et les terrains d’arboriculture, emportés par parcelles entières. Et le danger persiste encore, d’autant plus qu’une ligne électrique de haute tension et un groupe d’habitation sont sérieusement menacés. Les citoyens ainsi que le maire de Chorfa ont interpellé le wali, lors de sa dernière visite dans la région, pour remédier à cette situation. À Bechloul, c’est Assif Ziane qui pose problème au niveau du village Ichihane. D’importantes surfaces agricoles, des forages servant à l’irrigation, un poulailler, des ruchers, un groupe d’habitations et même la passerelle que les villageois ont aménagé pour traverser le chef-lieu de commune, ont été emportés par ce cours d’eau. Les citoyens ont envoyé plusieurs requêtes à toutes les autorités concernées, mais en vain. À ce jour, rien n’est entrepris pour réduire les dégâts que causent ces crues. Rappelons que ce cours d’eau prend naissance à quelques 40 Kms dans la commune Ath Rached

Les riverains excédés !

La violence des crues d’Assif Oumarigh, qui passe sur le territoire de la commune d’Ath Mansour et celle d’Ath Sidi Brahim relevant de la wilaya de Bordj Bou Arréridj et qui se déverse dans Assif N’ Sahel, à proximité du village Ath Vouali, a isolé les résidents du village Metchik Thala El Vir, durant des semaines, faute d’un pont pour rejoindre la RN5 à partir de l’unique voie d’accès. Cela en plus des dégâts provoqués dans les oliveraies et autres terrains agricoles. Excédés par la sourde oreille des pouvoirs publics qui n’ont par réagi à leurs cris de détresse, ces villageois ont procédé à la fermeture de la RN5 et la ligne des chemins de fer Alger/Constantine, durant une semaine, à la fin du mois de mars écoulé. Ils leur demandent d’intervenir incessamment pour mettre un terme à l’hémorragie que provoquent ces cours d’eau sur les terrains agricoles et éloigner la menace de la population et des ouvrages d’utilités publiques. Notons, enfin, qu’en plus d’Assif n’Sahel, qui reçoit tous ces cours d’eau, il y a de vertigineuses falaises, dont nous citerons les plus en vue, qui sont menaçantes pour de nombreux ouvrages publics à l’image des falaises d’assif Asemmadh, hautes de quelques 50 m, s’allongeant sur environs 300 m et qui sont, à l’heure actuelle, à moins de 02 m d’un tronçon de la RN98 sur lequel des fissures inquiétantes commencent à apparaître. Ce tronçon d’environ 40 m risque fort d’être emporté. Pour réduire le danger en ces lieux, le service des travaux publics a aménagé de minables glissières en guise de gardes fous. Les falaises d’Achadhoukh, à proximité de Raffour, longues de quelque 600 m, elles aussi, s’avancent vers une ligne de haute tension et un gazoduc qu’elle finira tôt ou tard d’atteindre.

Oulaid Soualah

Partager