Une rencontre, qui réunira quelques 40 poètes dont 18 venant de pays voisins ou arabes, se tiendra à partir d’aujourd’hui et ce jusqu’au 28 de mois en cours, à la maison de la culture de Bouira. Cet événement culturel revêt une dimension unique pour la région, dans la mesure où il s’inscrit, contrairement à la tradition, dans le registre comique et ironique qu’il faut faire connaître et encourager chez les locaux. Nous savons tous que nos chantres locaux, quand ils ne louent pas, ils dénigrent. Or, le genre burlesque qui a eu son champion au 17ème siècle en France, en la personne de Scarron, aujourd’hui d’une façon moins appuyée et moins puissante, peut être, le poète Ahmed Fouad Nagem, le poète engagé Egyptien, est complètement nouveau, pour ne pas dire inconnu à la poétique locale. De quoi s’agit-il donc ? D’une veine poétique qui fait ressortir la drôlerie d’un sujet en forçant exagérément les traits, le tout dans un style trivial qui provoque le rire et l’amusement. Là on voit tout de suite qu’on sort des sentiers battus, qu’on est sur un autre registre. L’illustration nous nous est fournie par le Scarron mis en vers et mis en scène par l’un des plus grands poètes du 19ème siècle. Ainsi, nous entendrons, et ce pendant trois jours, des poètes versifiant, rimant et déclamant sur le mode exagérément comique et trivial des poètes venant de Syrie, d’Arabie Saoudite, de Libye, d’Egypte, de Tunisie et du Maroc aux côtés d’artistes algériens, notamment locaux sur un thématique très large. Mais nous entendrons aussi des conférenciers développer leurs idées et leurs théories sur ce genre littéraire, et les débats qui leur feront écho, conformément à l’esprit de cette réunion qui reste l’enrichissement culturel par le biais des échanges des points de vue et des expériences. Ces activités purement poétiques seront accompagnées d’au moins une soirée artistique, qui sera animée par deux chanteurs locaux et des visites guidées sur les sites historiques et touristiques de la wilaya. Il convient de signaler que cette pléiade de poètes se réunira à Bouira, à l’invitation de l’association de littérature populaire algérienne créée en 2013 et présidée à l’échelle nationale par Toufik Ouamane et au niveau local par Omar Boudjerda. L’objectif est de faire acquérir ses lettres de noblesse à un genre qui peine à s’imposer comme tel par rapport à la musique, aux arts plastiques et même au théâtre naguère en vogue.
Aziz Bey