L’architecture rustique du village Taourirt, chef-lieu communal d’Ath Mansour, a pris un sérieux coup, depuis ces dernières décennies. En effet, à l’instar de la plupart des villages kabyles, Taourirt n’échappe pas à cette « défiguration » urbaine, qui frappe son architecture ancestrale, faite, jadis, de maisons construites à la pierre taillée et à la tuile romaine. Taourirt ressemble, aujourd’hui, beaucoup plus à une petite ville, tant les immeubles à plusieurs étages « poussent » dans tous les coins du village, en donnant une vue désolante et hétéroclite. « Nous ne savons pas construire. Nous ne savons pas ce que nous voulons, une ville ? Ce n’en est pas une ! Un village ce n’en est pas un, non plus ! Qu’est-ce qu’il est devenu alors Taourirt ? », s’interroge un habitant. L’architecture des nouvelles constructions ne cadre pas avec le décor rustique de la région. Des villas se trouvent contiguës à de modestes habitations, et au sein de ces pâtés de maisons se dressent des oliviers et autres arbres fruitiers, donnant un aspect hétéroclite et hybride à ce « village ». La peinture avec laquelle sont induites les maisons est de différentes couleurs. Tous les pinceaux se sont « mêlés » pour créer un ensemble hétérogène, désolant et sans attrait. Le caractère rustique de ce village multiséculaire a disparu dans la désolation ambiante. « La vie paysanne d’autrefois a laissé sa place à une vie faite d’éléments disparates. La vue de ce village n’enchante plus comme avant. L’architecture était homogène avec des maisons construites en pierre taillées», se remémore un villageois nostalgique.
Y.S.
