Le président a prononçé, à l’occasion, une allocution à travers laquelle il remercia d’abord le peuple Algérien pour la confiance qu’il lui a accordée. “ Je voudrais d'abord vous exprimer mes vifs remerciements pour m'avoir honoré de la majorité de vos suffrages”.
En présence des hauts responsables de l’Etat, des membres du Conseil Constitutionnel, du gouvernement, des élus des deux chambres du Parlement, du corps diplomatique accrédité des invités de marque, des responsables de partis politiques et de l’ensemble des médias, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a prêté serment, hier, au Palais des nations du Club des Pins, en prononçant, d’une voix faible mais audible, les termes du serment arrêté dans l’article 76 de la Constitution, inaugurant ainsi son quatrième quinquennat. Ce fut une cérémonie courte mais solennelle au cours de laquelle le président, fraîchement réélu, s’est engagé devant le peuple à poursuivre les réformes engagées. «Le premier de ces engagements est de travailler avec vous à la préservation de la stabilité du pays», lit-on dans une déclaration distribuée aux invités et à la presse. Avant cela, la main droite sur le Coran, il a répété les passages du texte lu par le Premier président de la Cour suprême, Slimane Boudi. Après quoi, ce dernier a attesté que «le président de la république a prêté serment». Le président prononça, à l’occasion, une allocution à travers laquelle il remercia d’abord le peuple Algérien pour la confiance qu’il lui a accordée. «Je voudrais d’abord vous exprimer mes vifs remerciements pour m’avoir honoré de la majorité de vos suffrages. Je salue aussi la sérénité avec laquelle vous avez fait du 17 avril une fête de la démocratie, au service de la stabilité de notre pays et de son édification. J’exprime également ma considération aux autres candidats à cette élection présidentielle, dont le premier vainqueur aura été l’Algérie. Je rends hommage aussi aux centaines de milliers d’agents de l’Etat, dans les rangs de l’Armée nationale populaire, des services de sécurité et de la Fonction publique, qui ont veillé sur l’organisation, la sécurisation et le bon déroulement de ce scrutin. Je ne saurai manquer de remercier les organisations régionales et les organisations non gouvernementales que l’Algérie a sollicitées, d’avoir accepté de dépêcher leurs observateurs témoigner des conditions ayant entouré ce rendez-vous électoral».
«La main de l’Algérie demeure tendue à ses enfants égarés»
Une part non négligeable se rapportant à la réconciliation nationale occupe une place de choix dans le texte lu par le président de la République. «La main de l’Algérie demeure tendue à ses enfants égarés que j’appelle de nouveau à revenir dans leur foyer. La réconciliation nationale reste ma priorité au nom du peuple qui l’a faite sienne», est il clairement mentionné dans le texte du discours d’investiture, mais il est suivi par une mise en garde envers ceux qui seraient tentés de porter atteinte à la sécurité du pays. «En même temps, la loi sanctionnera tout acte terroriste contre la sécurité des citoyens et des biens», a précisé le chef de l’Etat. L’autre engagement pris par le chef de l’Etat est de mettre tous les moyens pour venir à bout du crime économique et en premier lieu, le fléau de la corruption», lit-on dans le document. «Le peuple algérien pourra compter sur son Armée nationale populaire et ses services de sécurité pour protéger le pays de toute tentative subversive ou criminelle d’où qu’elle vienne», est-il mentionné dans le discours de Bouteflika, ou peut-on lire aussi que «Dans le même temps, je lance un appel à tous nos compatriotes à l’effet de placer l’intérêt national au-dessus de toutes divergences ou différences politiques, au demeurant parfaitement admissibles en démocratie. En effet, ni la démocratie, ni le développement ni aucune autre ambition nationale ne pourra avancer sans stabilité interne et, disons-le aussi, sans une entente nationale forte, qui sera la meilleure protection du pays contre toute entreprise hostile pouvant le menacer de l’extérieur». Le Président a en outre réitéré ses engagement «à œuvrer avec vous pour de nouvelles avancées politiques et économiques, de sorte que notre pays soit à la hauteur des réalités et défis du monde d’aujourd’hui, mais aussi de vos propres aspirations, y compris celles de nos générations montantes». Pour lui «ces avancées seront réalisées dans la fidélité aux constantes découlant de notre glorieuse révolution de Novembre, y compris la justice sociale».
«Je relancerai, d’ici peu, le chantier des réformes»
Concernant les réformes politiques que l’ensemble des acteurs appelle de toutes ses forces et qui a surtout alimenté la campagne électorale de la plupart des candidats, il faut savoir que le président de la République a été très clair, hier, à ce propos. «C’est avec la volonté résolue de renforcer notre entente nationale et faire franchir de nouvelles étapes qualitatives à la démocratie que je relancerai, sous peu, le chantier des réformes politiques qui aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle», a-t-il fait la promesse devant une salle comble et très attentive. D’autres points non moins importants ont été abordés par le président de la République, à l’occasion de sa prestation de serment. Ainsi, les promesses faites lors de la campagne électorale trouveront, selon le président de la République, leur concrétisation sur le terrain. Le chef de l’Etat a assuré qu’il tiendra ses engagements : «Je voudrais confirmer, dès aujourd’hui, ces engagements étant entendu que j’aurai l’occasion, dans les semaines et les mois prochains, de revenir sur chacun d’entre eux dans les détails au fur et à mesure de l’action que j’aurai à mener pour les concrétiser». Et de préciser «Nous ouvrirons d’autres chantiers aussi, notamment pour améliorer la qualité de la gouvernance, faire reculer la bureaucratie au bénéfice des citoyens et des opérateurs économiques, et pour promouvoir une décentralisation appuyée sur une démocratie participative qui associera mieux la société civile à la gestion locales». Le Président a également rappelé que «La réforme de la Justice, qui a franchi des étapes significatives, sera poursuivie pour adapter nos lois aux défis rencontrés sur le terrain. Il en sera ainsi en ce qui concerne la lutte contre les crimes économiques, à leur tête le fléau de la corruption. Il en sera de même pour protéger davantage les cadres gestionnaires dans l’accomplissement de leurs missions». Abordant le volet des relations internationales, Bouteflika indiquera que« L’apport des partenaires étrangers continuera d’être sollicité pour accompagner et intensifier notre développement national, sur la base de l’intérêt mutuel ainsi que du transfert de savoir-faire et de technologie. Nous poursuivrons nos efforts d’insertion de l’économie nationale dans son environnement extérieur, et d’abord notre espace régional. Cette démarche sera loyale, et nous attendons de nos partenaires et amis, leur compréhension de nos demandes en faveur de nos opérateurs nationaux, de sorte que l’échange plus dense vers lequel nous irons soit équitable et mutuellement avantageux». dans le même sillage, le président dira «En ce jour particulier, je voudrais redire aux peuples frères, amis et partenaires et à leurs gouvernements respectifs, toute l’estime que le peuple algérien nourrit envers eux. Fidèle à ses principes et à ses traditions, l’Algérie demeurera un acteur engagé au sein de la communauté des nations, pour la paix, la sécurité et la coopération dans le monde, ainsi que pour le triomphe des causes justes. La construction du Maghreb arabe reste notre priorité et nous serons disponibles pour concourir, avec les autres peuples maghrébins, à la réunion des conditions à même de permettre la concrétisation de cet idéal». il indiquera en outre que «L’Algérie sera toujours un membre engagé de la Ligue des Etats arabes et de l’Union africaine, pour la concrétisation de leurs objectifs de soutien des nobles causes, dont celle de la Palestine, d’unité de fraternité et d’intégration régionale. L’Union européenne et nos partenaires de la Méditerranée trouveront toujours en mon pays, un acteur respectueux de ses engagements, qui milite en faveur de la paix et de la sécurité collectives, et qui travaillera pour une coopération fondée sur le respect mutuel et sur des intérêts partagés. Dans le reste du monde, l’Algérie sera fidèle à ses amitiés nombreuses et aux solidarités qu’elle y a bâties. Le peuple algérien cultive le respect et l’amitié envers ses partenaires en Europe, en Asie et à travers les Amériques. Son gouvernement travaillera, avec les gouvernements concernés à l’approfondissement des liens de coopération et d’échanges multiformes, ainsi que de solidarité pour la paix et la sécurité internationales».
Ferhat Zafane