Les journalistes entre satisfaction et insatisfaction

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La presse, dans notre pays, a, c’est une évidence, toujours et en tout temps, assumé sa mission, que ce soit dans le mouvement national, durant la guerre d’Algérie, ou après l’indépendance. Toutes ses périodes sont jalonnées de sacrifices. 

Plus près de nous, les années 90 ont été pour la corporation singulièrement sanglante. Elles ont coûté la vie à plus d’une centaine de consoeurs et de confrères. Mais elles n’ont pas découragé pour autant, les journalistes à se rendre, tous les jours que Dieu fait, à leur rédaction et à mener, pour certains, leur combat contre les chasseurs de lumière, par la seule arme qu’ils savent manier le mieux : La plume. De Tahar Djaout, du journal Rupture, assassiné le 26 mai 1993, à Zoubida Berkane de l’ENTV, le 31 Août 1997, en passant par Saïd Mekbel, directeur du journal « Le Matin » assassiné le 3 décembre 1994, pour ne citer que ceux-la, la liste du martyrologe est tragiquement longue pour la décrire dans son intégralité et de plus, ce n’est pas là le propos. Nous évoquons, profitant de cette opportunité que nous offre la Journée mondiale de la liberté de la presse, leurs martyres, leurs sacrifices à tous, au bon souvenir de leurs collègues. 

Pour que nul ne n’oublie que les femmes et hommes de presse algériens étaient à la tête du combat, par leurs moyens propres, contre l’obscurantisme et la régression. Et ils en ont payé le prix fort. Aujourd’hui, certes, les travailleurs des médias, tous supports confondus, peuvent s’enorgueillir d’avoir pu arracher des droits socioprofessionnels, ce qui constitue en soi un acquis indéniable, entre revalorisations salariales, sécurité sociales et carte de presse, toutefois, le chemin de la reconnaissance, pleine et entière, est encore long, épineux et il suppose lutte, patience et professionnalisme, dans le respect des règles morales de ce noble métier. « Le journalisme mène à tout, à condition d’en sortir », de Jules Janin, écrivain, critique littéraire et journaliste français, est à méditer plutôt deux fois qu’une, pour ceux qui pratiquent ce métier qui n’en est pas un, assurément. C’est plus une vocation qui oblige son pratiquant à la retenue, à la pondération et au sens de l’information, qu’une pratique mécanique qui obéit à des réflexes conditionnés.

     

  Sadek A. H.      

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